Rose Kennedy

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C’est peut être un français octogénaire qui nous a fait (re)découvrir les joies de la bossa. Derrière ce come back époustouflant d’Henri Salvador et son « Jardin d’hiver », se cache un jeune auteur compositeur qui pourrait être son arrière petit fils: Benjamin Biolay. Ce lyonnais de 28 ans a arrangé et composé certains des textes de ce « Chambre avec vue ». Il faisait équipe avec Karen’ Ann, sans doute plus médiatisée que lui. Il n’a pas caché son désarroi à ce sujet: « Je n’en veux à personne, je ne cherche pas à avoir la part belle, ni à rectifier quoi que ce soit, mais j’en ai souffert c’est certain ». Cela a peut être eu le mérite de renforcer sa détermination quant à l’écriture de ce 1er album: « Rose Kennedy ».

Pour en arriver là, il est bon de souligner qu’il a commencé le violon à l’âge de 5 ans, qu’il a débuté dix ans plus tard l’étude du trombone au Conservatoire de Lyon, d’où il ressortira avec le premier prix. La vingtaine atteinte, il « monte » à Paris par amour et pour vivre de ses compositions. Il déchantera vite, malgré un joli succès en radio avec le groupe Shelby, ne concevant pas la musique de cette façon. Il reviendra donc à Lyon, où un certain Hubert Mounier (ex-Affaire Louis Trio) va le prendre sous son aile. Après quelques années de vaches maigres, son emploi du temps va s’affoler. Il co-écrit et arrange « La Biographie de Luka Philipsen » de Karen’Ann, collabore à celui d’Hubert « Le Grand Huit » et donc à celui de Monsieur Henri qui va tout renverser sur son passage. Avec plus de 500 chansons à son actif depuis l’âge de 14 ans, Benjamin est mûr pour se lancer dans le grand bain.

Le plongeon, en l’occurrence, c’est avec « Rose Kennedy ». Un pari ambitieux que ces treize titres sur une famille hors du commun. « J’ai toujours été fasciné par ce personnage à la fois glamour et hollywoodien » dit il à propos de l’ancien président américain. L’exagération est parfois de mise, mais les textes sont finement ciselés et travaillés. Côté musique, « Novembre Toute l’Année » fleure bon le swing à la française, tandis que « Les Cerfs Volants » n’est pas sans rappeler « My Way ». Tout marche au feeling, à l’élégance, à l’image du personnage. Une sorte de dandy qui n’impressionne pas par la voix, mais par son charisme.

Les mastodontes de la composition, Obispo et Goldman, n’ont qu’à bien se tenir ! Un petit nouveau frappe à la porte et ils devront lui faire une petite place. Vous avez dit talent ?


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