RTL – Entretien avec Axel Duroux

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RadioActu : Quels enseignements tirez-vous de cette première vague de rentrée ?
Axel Duroux : J’en tire une grande satisfaction au niveau de RTL Group, puisque notre part d’audience sur le groupe est en augmentation, à la fois par rapport au dernier sondage et par rapport à l’année dernière. Nous faisons une part d’audience, sur le plan du couplage publicitaire, de 20.2% et nous repassons devant NRJ. C’est très important. Cette augmentation est due à la grande force et à la grande stabilité de RTL en part d’audience. On voit combien ça compte sur un marché radio qui est en régression avec une baisse d’un point. Ce sont d’ailleurs les musicales qui sont les plus affectées que les formats généralistes. Mais RTL2 connaît un immense succès avec la meilleure progression à la fois en part d’audience et en audience cumulée sur l’année. Certes, RTL est derrière NRJ en audience cumulée, mais mon objectif à terme est de repasser devant NRJ sur ce critère. Les vagues sont très courtes, sur un marché radio qui est de plus en plus turbulent et très saturé. Mais il y a une vrai satisfaction au niveau de nos actionnaires et de la régie publicitaire, ce qui nous donne du temps pour entreprendre le chantier de réformes que nous sommes en train de faire. Ce sondage est un bon rapport d’étape.

RA : Les résultats sont toutefois plus mitigés sur Fun Radio…
A.D. : Les résultats sur Fun Radio sont mauvais, je ne le cache pas. Je ne dirais pas qu’ils sont attendus comme mauvais, mais ils sont explicables sachant que nous avons reformaté Fun depuis le 22 août. J’ai toujours dit que nous verrions les premiers résultats de ce reformatage dans le courant de l’hiver. C’est un chantier qui est en cours et nous n’en tirons aucune conclusion. Pour avoir eu la chance d’être à l’origine du format de RTL2 et de quelques reformatages, j’ai appris qu’il fallait une certaine constance en matière de radio. Il faut faire comprendre à nos auditeurs et aux auditeurs potentiels qui pourraient être attirés par nos formats ce qu’ils peuvent retirer de nos radios. Sur Fun, avec ce nouveau format, il y a forcément « un effet cuvette », qui se ressent au travers de cette vague. Je serais plus attentif aux résultats de Fun en 2006.

RA : La structure de l’audience de RTL rajeunit sur les 25-49 ans, c’est un des faits marquants de ce sondage ?
A.D. : Exactement. C’est notre satisfaction, avec le succès de nos nouveaux programmes. Nous baissons sur les programmes les plus anciens, à l’exception des Grosses Têtes, qui repassent la barre des 15 points de part d’audience. L’après-midi, Isabelle Morini-Bosc est un grand succès, avec une progression moyenne de 20% sur tous les critères ? Marc-Olivier Fogiel s’installe bien le matin car il est sur le même trend d’audience que l’émission précédente. Nous avons un grand succès le soir avec le football ce qui est une bonne surprise. La petite faiblesse, c’est que nous devons travailler les tranches matinales. Les sessions d’information sont dans leur étiage naturel, à l’exception de la mi-journée qui est en léger retrait.

RA : Ce qui veut dire que vous avez trouvé la juste formule entre le divertissement et l’information ?
A.D. : Je vais citer mes anciens ! Raymond Castan, qui est un des pères fondateurs de cette maison avec Jean Farran, disait qu’il n’aimait pas le principe des nouvelles grilles parce que nouvelle, ça veut dire qu’avant ce n’était bien. Je pense que la radio c’est à la fois la constance d’un côté et l’ajustement permanent. Il faut trouver cet équilibre car nous avons un socle d’auditeurs qui est extrêmement fidèle. Il faut pouvoir les respecter tout en surfant sur l’air du temps.

RA : Vous êtes donc en train de trouver cette alchimie entre ces anciens auditeurs et les nouveaux que vous fidélisez ?
A.D. : Je dirais qu’on s’y efforce. Nous essayons de tirer les enseignements de ces sondages et d’évoluer. Ce qui m’intéresse, c’est que nous avons initié un mouvement, notamment sur le numérique. Notre objectif est de pouvoir travailler sereinement et grâce à des sondages de cette qualité, on peut se le permettre. Pour moi, c’est un chantier de trois ans. Je vais me concentrer pour avoir des résultats réellement tangibles dans les 18 mois qui viennent. Mon objectif est de retrouver le leadership pour RTL sur tous les critères.

RA : Donc en ne cultivant pas la rupture comme ce fut le cas par le passé ?
A.D. : Cet incident date de fin 1999. Aujourd’hui, la brèche est colmatée. C’était une erreur stratégique que nous avons payé au prix fort. Nous sommes maintenant dans une autre histoire. RTL est une radio porteuse de valeurs et il faut les respecter tout en essayant de trouver de nouvelles audiences.

RA : Vous parliez d’un chantier de trois ans. La radio va énormément évoluer, en particulier avec le développement du numérique. Comment RTL Group se positionne sur ce chantier en France ?
A.D. : C’est obsessionnel pour nous ! Je pense que là-dessus nous sommes en accord avec les principaux dirigeants des autres groupes, que ce soit le service public ou Jean-Paul Baudecroux avec qui nous avons des conversations très poussées dans ce domaine. Il faut absolument faire passer la radio dans l’ère numérique. Il y a plusieurs possibilités, nous sommes très actifs sur le DRM. Nous sommes également présents sur la baladodiffusion ou podcasting. La radio va connaître la même mutation qu’elle l’avait connu au moment de la bande FM.

RA : Comment appréhendez-vous ces mutations ?
A.D. : Il y a des réflexions au niveau européen que nous corrélons avec ce que nous faisons ici. Nous avons mis en place une groupe de travail il y a deux mois et qui est en train de préconiser à la fois pour terminer la numérisation de RTL, sachant que nos stations musicales sont déjà numériques dans une norme commune, et à la fois définir une stratégie dont nous parlerons dans le courant du premier semestre 2006.


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