SDJ Radio France – La « trahison » de Demorand, la « naïveté » de la direction

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Que va t-il rester de France Inter la saison prochaine ? Après l’éviction de Stéphane Guillon et Didier Porte, la suppression de l’émission « Et pourtant elle tourne » de Jean-Marc Four, le départ de Yves Calvi pour RTL, l’arrêt de « Esprit critique » de Vincent Josse, la fin de « Allo la planète » d’Éric Lange, recasé sur Le Mouv’, la fin de la matinale de Stéphane Paoli le week-end et le départ inattendu de Nicolas Demorand pour Europe 1, c’est une grille profondément remaniée que les auditeurs de France Inter découvriront à la rentrée. Le départ de Nicolas Demorand n’a fait qu’ajouter aux inquiétudes qui agitent depuis de longs mois la station publique. La Société Des Journalistes de Radio France (SDJ) s’est émue de ce départ, expliquant que « la réaction quasi unanime est de juger pour le moins cavalière la façon dont ce « pur produit » Radio France trahit le camp qui l’a fait roi sans sommation et sans en avoir informé ceux qui lui faisaient aveuglément confiance ». La SDJ souligne que « beaucoup d’entre nous se disent choqués par la méthode ».

D’autant que Nicolas Demorand avait commencé à constituer l’équipe de la future émission qu’il aurait du animer la saison prochaine en fin d’après-midi sur France Inter. La SDJ explique que la direction de France Inter avait fait « table rase de deux heures d’émission » pour y installer Nicolas Demorand. Selon la SDJ, la direction de France Inter est « aujourd’hui victime d’une trahison », mais également « de sa naïveté ». La SDJ ajoute que « la future grille reposait en grande partie sur le nom de Nicolas Demorand, l’un des seuls gages de continuité, l’une des rares voix emblématiques de France Inter que nos auditeurs allaient retrouver en septembre ». Mais, selon la SDJ, France Inter « n’a pas besoin de Nicolas Demorand pour briller, elle n’a pas besoin non plus d’une nouvelle figure médiatique ». Elle souhaite que ce départ soit « l’occasion de donner leur chance aux talents de la maison, de ne pas céder au star-system et de valoriser, pour une fois, ceux qui ont (encore) l’amour du maillot ».

De son côté, Nicolas Demorand s’est exprimé sur les raisons de son départ, dans un entretien accordé au quotidien Le Parisien ». Il évoque un simple « choix personnel ». Il explique qu’il entretient « une relation amicale et confiante » avec Alexandre Bompard, PDG d’Europe 1, « avant même son arrivée à Europe 1 il y a deux ans ». Nicolas Demorand indique qu’Alexandre Bompard est revenu vers lui il y a environ trois semaines pour lui proposer de prendre en charge la tranche d’information de la fin de journée. Nicolas Demorand a par ailleurs apporté son soutien à Philippe Val, directeur de France Inter. « Je sais la définition du service public qu’a Philippe Val : elle est pure et enthousiaste », ajoutant que France Inter est « une radio haut de gamme, impeccable, elle le restera ». Il a également estimé que « les conditions de travail à Inter cette saison ont été les mêmes que celles de ces dernières années ». Enfin, pour sa part, Philippe Val a estime que le départ de Nicolas Demorand « ne traduit pas de malaise (…) Nous allons continuer à travailler sur la prochaine grille pour offrir aux auditeurs des choses qui les honoreront ». Une grille qui devra relever un défi de taille : celui de permettre à France Inter de conserver son rang de 2ème radio de France. Verdict mi-novembre, avec la publication des premiers résultats de l’enquête 126 000 Radio de Médiamétrie pour la saison 2010-2011.


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