Le Sirti a estimé que « la radio n’est pas n’importe quel business », réagissant à la crise que traverse Skyrock depuis 48 heures, après l’annonce de l’éviction de Pierre Bellanger par le fonds Axa Private Equity, actionnaire à 70% du groupe Skyrock. « La radio appartient à ses actionnaires, mais elle appartient aussi à ses dirigeants fondateurs et finalement à ses auditeurs », poursuit le syndicat.Le Sirti estime que la mobilisation des auditeurs de Skyrock est « la démonstration de l’absence de normalisation de la radio, et de l’appropriation des radios libres par les auditeurs des nouvelles générations ». Selon le Sirti, l’arrivée progressive de fonds financiers dans le capital de certaines radios régionales s’est imposée « pour présever leur indépendance à l’égard des principaux groupes et de l’État, et pour assurer leur développement ».
C’est notamment le cas du groupe Start, placé en procédure de sauvegarde depuis août 2010, et dont près de 40% du capital est contrôlé par le fonds ETMF II de Orkos Capital. Néanmoins, le Sirti estime que si ces fonds disposent de droits, ils doivent « se comporter correctement à l’égard du patrimoine culturel et démocratique que les entreprises éditrices de radios ». Le syndicat ajoute que les fonds financiers « ne peuvent pas céder leur participation de manière inamicale à l’égard des dirigeants fondateurs comme à l’égard des auditeurs ». Invité de Skyrock le 13 avril dernier, François Hollande a proposé que toute modification des dirigeants de radios soit soumis à l’examen et à l’approbation préalable du CSA. Une proposition reprise à son compte par le Sirti qui estime que, dans le cas de Skyrock, l’éviction de Pierre Bellanger préfigure un changement de de contrôle du groupe et qui « devrait être soumis à l’agrément préalable du CSA ». Une disposition qui est en fait déjà prévue par la loi de 1986. Dans de nombreux cas, le CSA s’est en effet opposé à la cession de certaines stations nationales ou régionales.
