Le SIRTI a exprimé sa préoccupation d’une éventuelle disparition du CSA C’est en effet l’une des propositions du Comité Balladur qui s’apprête à présenter au Président de la République ses travaux sur la réforme des institutions. Le syndicat estime « indispensable » le rôle de régulateur joué par le CSA depuis 1989, ainsi que pour « veiller à la réalité du pluralisme sur le fondement d’une indispensable diversification des éditeurs ». Le SIRTI souligne qu’une éventuelle suppression du CSA pourrait engendrer la reconstitution du monopole d’Etat, « sous la forme nouvelle d’un oligopole de quelques acteurs mélangeant public et privé ». Il estime également que cette suppression « lâcherait le frein à la concentration entre un nombre très limité d’acteurs de l’audiovisuel, (…) supprimerait le seul arbitre disposant de moyens de faire respecter les droits des éditeurs indépendants dans les bouquets dont dépendent l’accès au public ».
Soulignant le rôle de garant « chargé de faire respecter des spécificités d’une industrie de médias » joué par le CSA, le SIRTI estime que même si ce dernier « ne remplit que partiellement ses missions », cela ne saurait justifier sa disparition. Le syndicat impute aux changements successifs de la loi l’incapacité du CSA « à introduire de nouveaux acteurs dans le marché audiovisuel ou à agir efficacement en faveur du pluralisme ». Alors que les conclusions du Comité Balladur n’en sont qu’au stade de propositions, le SIRTI estime que la mise en place éventuelle d’un Conseil du Pluralisme ne sera qu’une instance aux « contours incertains, avec un rôle qui se limiterait probablement à celui d’un simple gadget marketing » et qui « ne remplirait certainement plus la fonction d’une autorité indépendante dédiée à l’audiovisuel ». Enfin, le SIRTI estime que la suppression de la régulation de l’audiovisuel, si elle devait être retenue, serait en fait « une régression majeure, à l’opposé de l’intérêt du public et une menace pour la liberté de la communication et le pluralisme ».
