RadioActu : En novembre 2005, Skyrock connaissait un important recul de son audience cumulée (7.2%), un phénomène que vous aviez alors attribué à la « criminalisation du rap » après la crise des banlieues. Aujourd’hui, Skyrock est en recul sur un an et sur une vague, comment peut-on expliquer ce résultat ?
Laurent Bouneau : Nous avons souffert essentiellement en juin avec la Coupe du Monde. D’une manière générale, lorsqu’un évènement qui touche les moins de 25 ans est traité par la télévision, les radios musicales souffrent. C’est l’effet « Coup de boule » !
RA : Les résultats de Skyrock tendent à montrer que vos programmes s’adressent essentiellement à un public urbain. Qu’en pensez-vous ?
L. B. : Skyrock est une radio générationnelle et non urbaine. Nous sommes la première radio de France des moins de 25 ans. Après, il est évident que nos résultats sont aussi conditionnés par notre zone de couverture… Or, nous avons toujours un déficit en la matière par rapport à nos concurrents.
RA : L’audience des stations musicales est elle aussi orientée à la baisse. Ne pensez-vous toujours pas que l’évolution des modes de consommation de la musique (baladeurs MP3 par exemple) est un facteur que la radio va devoir intégrer pour préserver son audience ? Comment analysez-vous le recul global de l’audience des radios musicales ?
L. B. : D’une manière générale, si on compare par rapport aux vagues correspondantes, l’audience cumulée est stagnante. C’est la durée d’écoute qui a baissé. Il est évident que nous devons prendre en compte la concurrence avec les baladeurs MP3 et internet mais aussi avec la nouvelle offre télé via la TNT. Tous les médias se sont donc renforcés, à l’exception de la radio. Certes, on peut se réjouir que l’audience de la radio l’été soit enfin comptabilisée mais si on ne tient pas compte des auditeurs jeunes (c’est-à-dire âgés de moins de 13 ans) et de leur mode de consommation, la radio risque de souffrir davantage.
RA : Concernant l’audience de Skyrock, quelles sont les tranches qui ont bien fonctionné et celles qui ont connu des difficultés ?
L. B. : Il n’y a pas de tranches qui fonctionnent particulièrement et d’autres qui s’effondrent. Ainsi, nous avons des pics d’audience partout : dans le Morning de Difool à 7h30, avec 390 000 auditeurs dans le Hit animé par Fred, à 11h, avec 395 000 auditeurs durant les Dédicaces animées par KTL à 14h, avec 314 000 auditeurs, durant les Matchs animés par TiDav à 18h, avec 403 000 auditeurs et durant la Radio Libre de Difool et son équipe, à 22h, avec 382 000 auditeurs. Nos tranches demeurent donc toutes fortes même si elles ont connu une baisse globale d’audience.
RA : La grille de Skyrock n’a pas connu beaucoup de grands bouleversements depuis plusieurs années, mais il se dit que TiDav serait sur le point de quitter votre station et que Difool pourrait céder sa place en soirée. Qu’en est-il exactement ?
L. B. : Vous le saurez à la rentrée prochaine…
RA : La marque Skyrock est présente sur de nombreux supports, notamment sur internet. Vous venez de lancer une déclinaison en magazine de Planète Rap. Quel est le contenu de ce nouveau magazine et quels sont vos objectifs en termes de vente ?
L. B. : Planète Rap, le magazine, édité avec nos amis de Mixicom, est un mensuel de 96 pages, comprenant notamment 24 interviews inédites, pour 2 euros. Il a été mis en place à 100 000 exemplaires pour un numéro d’été. Le but est d’en vendre le plus possible sur ces 100 000 ! La couverture du premier numéro, sorti début juillet, consacre la victoire du rap français.
