SNJ-CGT – Le syndicat appelle les journalistes à la « résistance »

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Le SNJ-CGT a lancé ce lundi 21 juin un « appel des journalistes à la Résistance », à l’instar des Résistants qui ont rejoint le Général de Gaulle après son Appel du 18 juin 1940. Le syndicat estime que « c’est la liberté de la presse qui est agressée », après la mise en examen pour recel d’un journaliste de Ru89, la convocation du patron du quotidien Le Monde » à l’Élysée « pour se voir dicter ses décisions », et les poursuites engagées par le député UMP David Douillet contre Jean-Luc Hees, PDG de Radio France, et Alexandra Ackoun, journaliste de France Inter. « Après les saillies du porte-parole de l’UMP et porte-flingue de Sarkozy, Frédéric Lefebvre, les menaces ne sont plus de simples paroles, mais bien des poursuites judiciaires », estime le SNJ-CGT. Rappelant que le Général de Gaulle avait mis en place le Conseil National de la Résistance notamment pour libérer l’information, le SNJ-CGT estime nécessaire que « la profession se retrouve autour de ses syndicats pour combattre ceux qui veulent empêcher une expression libre au profit d’une information partisane, celle d’une faction qui détient tous les pouvoirs ». Il ajoute que « le général De Gaulle serait sans doute fort marri de constater les atteintes aux libertés et notamment à la liberté de la presse d’aujourd’hui ». Le SNJ-CGT appelle les journalistes de radio, télévision et presse écrite à « la mobilisation générale pour libérer l’information » et pour « combattre ceux qui attentent à vos libertés et qui tentent de vous mettre au pas ».

Par ailleurs, après le SNJ (lire RadioActu du 16/06/2010), c’est au tour de l’intersyndicale de Radio France (CFDT Médias, SNJ-CGT, SNJ-FO et Sud Radio France) de dénoncer les poursuites engagées par le député UMP David Douillet à l’encontre de Jean-Luc Hees, PDG de Radio France, et Alexandra Ackoun, journaliste de France Inter, pour « complicité de diffamation ». La journaliste avait rapporté des propos tenus par Éva Joly au cours d’une conférence de presse en septembre, et accusant David Douillet de détenir des comptes au Liechtenstein. « Nous sommes tous mis en examen ! », a expliqué l’intersyndicale. Les syndicats, qui expliquent que David Douillet « a choisi de s’attaquer au porteur du message, à la journaliste qui a tout simplement rapporté des propos ». L’intersyndicale estime que « La méthode est inquiétante », ajoutant que « si tous les hommes politiques dont on diffuse les propos peu amènes sur un adversaire poursuivaient les journalistes, les tribunaux seraient débordés et nous ne pourrions plus travailler ». Cette action en justice de David Douillet intervient « à la veille d’une campagne présidentielle qui s’annonce riche en petites phrases assassines et déclarations fracassantes », souligne l’intersyndicale, exprimant « les pires craintes sur notre liberté d’exercer notre métier sereinement ». Elle ajoute que « tous les jours, pour avoir rapporté les propos des uns et des autres nous serions susceptibles d’être poursuivis, nous sommes tous des mis en examen en puissance ». Rappelons que selon le rapport publié par Reporters Sans Frontières (RSF), la liberté de la presse a reculé en France (lire RadioActu du 24/10/2009). Au palmarès du respect de la liberté de la presse, la France avait rétrogradé l’année dernière de la 35ème à la 43ème place mondiale.


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