Avec l’acquisition de Sud Radio et de Wit FM, sa filiale bordelaise, Jean-Eric Valli s’impose désormais comme l’un des poids-lourds du paysage radiophonique français. A la tête du groupe Start, il contrôle directement ou indirectement les stations Vibration, Forum, Ado FM, Blackbox, Sun FM et Voltage. Via le fonds d’investissement Fédéri, il est également présent dans le capital des stations Beur FM, Radio Dreyeckland et Vitamine. Jean-Eric Valli dirige parallèlement le GIE Les Indépendants, la première offre publicitaire radio française dont il fut le fondateur il y a une dizaine d’années et regroupant plus d’une centaine de stations locales et régionales. En juillet dernier, il se portait acquéreur de Sud Radio et de Wit FM, épaulé par Daniel Perez, dirigeant de la lyonnaise Radio Scoop et de Bertrand de Villiers, président de la station Alouette avec qui il avait déjà repris la station parisienne Voltage. Ce dernier assure désormais la présidence de Sud Radio, tandis que la vice-présidence est assurée par Jean-Eric Valli. Mathieu Quétel pour sa part, a été nommé directeur général.
Il n’aura donc fallu que quatre mois au CSA pour examiner et entériner la cession de Sud Communication par les Laboratoires Fabre. « Ce dossier a été étudié dans un délai efficace et rapide », a expliqué Jean-Eric Valli à RadioActu, faisant part de sa satisfaction. Depuis l’annonce de la cession de Sud Radio en juin dernier, les repreneurs ont multiplié les rencontres avec le personnel, inquiet pour l’avenir de leur station. Une inquiétude à laquelle Jean-Eric Valli a répondu en apportant des garanties, notamment en termes de format et de programmes. « Nous savons où nous allons, il n’y a pas d’incertitudes et nous avons mis nos engagements par écrit », souligne t-il. « D’un point de vue technique, j’étais très optimiste. Je pense que la balance a penché du côté positif pour le secteur indépendant »,poursuit Jean-Eric Valli. Le CSA a également tenu à entourer cette cession de garde-fous. Pas question en effet de faire de Sud Radio une station musicale de plus : la station restera généraliste à vocation régionale et devra continuer à produire des émissions de divertissements et à couvrir l’actualité du rugby, l’une des marques de fabrique de Sud Radio. Des engagements qui seront encadrés par la nouvelle convention que les repreneurs s’apprêtent à signer avec le CSA.
Pas de bouleversements en perspective, assure donc Jean-Eric Valli. L’actuelle grille de programmes a été mise en place par l’équipe actuelle. « Nous n’avons apporté que quelques retouches », précise t-il. « Il y a une équipe très forte sur place, et l’alchimie entre leur savoir-faire et le notre donnera d’excellents résultats », estime Jean-Eric Valli. « Nous n’avons pas besoin de tout réinventer, ça n’aurait pas de sens. Sur tous les registres, nous sommes sur des programmes de radio et, à Sud Radio, nous nous appuyons sur des gens qui ont 10 ou 15 ans de métier », explique t-il. Si quelques départs, notamment celui de Frédéric Courtine, directeur de l’antenne, en septembre dernier, ont été consécutifs à la reprise des deux stations, les repreneurs ont laissé la possibilité de départs volontaires dans le cadre de la cession. « Notre souci, c’est de rassurer les salariés sur nos intentions. Nous avons eu un langage très vrai et une véritable capacité d’écoute », souligne Jean-Eric Valli. Si la direction opérationnelle reste en place, Jean-Eric Valli explique que des consultations avec le personnel sont prévues. « Nous avons une ambition pour faire évoluer la radio dans le bon sens », poursuit-il. S’il reste prudent sur les objectifs d’audience, Jean-Eric Valli espère pouvoir atteindre rapidement un point de part d’audience nationale. Par ailleurs, le contrat qui lie les deux stations à la régie publicitaire IP a été réactulisé « sur une base plus proche de la réalité du marché », indique Jean-Eric Valli. La commercialisation de Sud Radio et de Wit FM restera assurée par IP, au-delà de 2006, après l’échéance de l’actuel contrat de régie.
