Sud Radio – Les élus du CE estiment que la station « ne respecte plus ses engagements avec le CSA »

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Patrice Gélinet, chargé du groupe de travail radio au CSA, avait manifestement vu juste lorsque, en juin dernier dans Les Échos, il avait qualifié de « préoccupante » la situation de Sud Radio. « Tant qu’on ne constate pas de non-respect de leur convention, il n’y a pas lieu d’intervenir, mais nous suivons le dossier de près », avait ajouté Patrice Gélinet. C’est dire si la cession de la station doit faire désormais l’objet de toutes les attentions de la part du CSA. Le 9 novembre dernier, Sud Radio Groupe (ex Start), a en effet confirmé son intention de céder la station lourdement endettée à Marc Laufer. Lors de sa reprise en 2005, Sud Radio devait devenir le fleuron du groupe orléanais, au point que ce dernier en avait adopté le patronyme en décembre 2010. Désormais en plan de sauvegarde, le groupe de Jean-Éric Valli cherche à se séparer au plus vite de Sud Radio. Selon Sud Radio Groupe, Marc Laufer entend proposer « un plan de développement ambitieux pour Sud Radio sur le plan éditorial et humain tout en préservant l’identité généraliste de la station », ajoutant qu’il n’entraînerait pas de suppression d’emplois. Les dirigeants de Sud Radio Groupe, Jean-Éric Valli et Mathieu Quétel, entendaient présenter le projet de cession aux élus au cours d’un Comité d’Entreprise extraordinaire prévu le 15 novembre prochain.

Les 4 membres du CE ainsi que le délégué syndical UNSA ont fait savoir ce mercredi 13 novembre à la direction de Sud Radio Groupe qu’ils ne souhaitent pas auditionner le candidat repreneur lors de ce CE. « Il nous semble en effet prématuré d’entendre ce candidat dès le premier CE Extraordinaire dans le cadre d’une cession de notre entreprise », ont-ils indiqué. En 2005, lors de la cession de Sud Radio par le groupe Fabre, le CE avait refusé d’entendre les représentants du groupe Start, qui avaient présenté leur projet de reprise lors d’une Assemblée Générale du personnel. Par ailleurs, les élus du personnel de Sud Radio ont fait part de leur inquiétude concernant l’évolution des programmes de la station. Dans un communiqué, ils indiquent avoir constaté avec « stupéfaction » l’absence depuis 48 heures de la tranche d’informations du soir, habituellement diffusée entre 18h et 20h et animée par Christine Bouillot et Jean-Louis Verger. Selon les salariés, cette tranche « n’est pas mise à l’antenne du fait de l’absence du réalisateur de l’émission, que la direction refuse de remplacer ». Ils ajoutent que ces deux heures sont actuellement occupées par un simple flux musical. « Tout ceci s’inscrit dans le cadre général d’une vente prochaine de l’entreprise qui ne respecte plus ses engagements pris dans le cadre de sa convention avec le CSA ». Reste à savoir si ce dernier va engager une procédure de sanction à l’encontre de la station, qui, depuis cet été, a considérablement réduit ses programmes.


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