Depuis de longs mois, la reprise éventuelle de la station lyonnaise Sun FM par le groupe Start était au coeur d’une bataile juridique opposant les créateurs historiques de la station et les dirigeants de Start à Orléans. Le groupe, qui possède le réseau régional Vibration ainsi que la station parisienne Ado et la station bordelaise Black Box était en effet candidat à la reprise de Sun FM, une station destinée à la communauté antillaise de Lyon. En mars dernier, la station s’était vue mise en demeure par le CSA de respecter ses engagements en matière de programme local, notamment en ce qui concerne les magazines d’informations locaux prévus par son cahier des charges, et avait vu son autorisation d’émettre suspendue pendant 24 heures.
Cette suspension d’émettre avait été suivie par une campagne publicitaire orchestrée par le groupe Start qui dénonçait cette sanction. Dans une pleine page publiée à l’époque dans le quotidien Libération, le groupe Start estimait que le CSA lui reprochait « de ne pas croire à son avenir de radio indépendante et de s’en donner les moyens ». Des rencontres houleuses avaient eu lieu au sein de la station entre Jean-Eric Valli, président du groupe Start et Philippe gault, président du SIRTI et administrateur du groupe Start, et les dirigeants de Sun FM opposés à cette reprise. Le CSA a estimé que l’entrée de Jean-Eric Valli et de Philippe Gault au conseil d’administration de Sun FM constituait une modification substantielles des données au vu desquelles avait été attribuée l’autorisation de Sun FM et remettait en cause les choix opérés par le CSA lors de l’appel aux candidatures. Plus intéressant : le CSA estime que la présence des responsables du groupe Start lors de l’appel aux candidatures aurait conduit le Conseil à ne pas autoriser, au nom du pluralisme et de la diversité des opérateurs, cette radio en catégorie B.
Au delà de cette décision, le CSA semble donc déterminé à mettre un frein à la volonté d’expansion de certains groupes régionaux, engagés dans la reprise de station locales. De telles reprises étant, selon le CSA préjudiciables à la diversité du paysage radiophonique. Cette décision implique par ailleurs Philippe Gault, président du SIRTI, un syndicat dont l’objectif est de défendre l’indépendance des stations locales, dont la présence n’a pas été reconnue pas le CSA comme un gage d’indépendance pour la station Sun FM.
