Superloustic – Génèse d’une renaissance

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Créée en 1987, Superloustic est à ce jour en France la seule expérience de station nationale diffusée en FM ciblant les 8-12 ans. Forte de ses 32 fréquences, Superloustic était à l’époque écoutée par un million d’auditeurs quotidiennement. Malgré ce succès, la station cessera ses émissions en 1992, victime de la frilosité de ses actionnaires, mais également d’un contexte politique, économique, commercial et technologique peu favorable.

Depuis plusieurs mois, les initiateurs de Superloustic, Denys Didelon, Joël Pons, Patrick Fillioud, Claude Wargnier et Roger Coste oeuvrent activement pour la renaissance de la station. Soulignant le vide laissé sur le créneau des 8-12 ans depuis 10 ans en radio, ils expliquent que la nouvelle Superloustic s’inscrira dans un projet global de plateforme multimédia déclinée autour de la station, avec la mise en place d’un site thématique, d’une agence de presse et la co-édition de produits dérivés, notamment en cinéma et télévision. D’un point de vue éditorial, Superloustic aura pour vocation d’être « la radio du dialogue, de l’information, de l’enrichissement et de la détente ». Afin de préserver la qualité des programmes, les fondateurs de Superloustic ont constitué un comité d’éthique, chargé en particulier de veiller au respect de l’enfance. En termes de programmes, Superloustic entend être le « RTL des enfants », en diffusant des programmes généralistes adaptés à cette tranche d’âge. Superloustic produira chaque jour 14 heures de programmes, ponctués par trois prime-time adaptés aux rythmes des enfants et diffusés de 7h à 9h, de 12h à 14h et de 17h à 20h. L’information, présente avec 10 flashs d’information quotidiens, sera complétée par des magazines, des chroniques spécialisées et des invités. De même, l’antenne sera largement ouverte aux juniors qui pourront s’exprimer et trouver une réponse à leurs interrogations avec l’intervention de spécialistes du monde de l’enfance. De façon générale, Superloustic souhaite s’imposer comme le relais de toutes les initiatives des institutions et organismes liés à l’enfant. D’importants partenariats en ce sens sont d’ailleurs sur le point d’être conclus.

En outre, Superloustic s’appuiera sur l’ensemble des moyens de diffusion disponibles. Ses fondateurs rappellent qu’ils furent parmi les premiers à réclamer, dès 1982, l’ouverture de la bande AM à des opérateurs privés. Depuis l’ouverture officielle de cette bande de fréquences par le CSA, la diffusion en AM s’inscrit donc au coeur de la stratégie de Superloustic, à l’image de Radio Disney, diffusée aux Etats-Unis sur 51 fréquences. De manière idéale, et malgré le peu de fréquences mises en jeu par le CSA, Superloustic souhaiterait constituer un réseau multiville comptant 28 agglomérations, représentant un potentiel de plus de 3 millions d’auditeurs de moins de 15 ans. Les autres moyens de diffusion n’en sont pas pour autant négligés, puisque, outre une diffusion sur le Net, le programme Superloustic figure également sur un bloc DAB, dont la technologie permet l’intégration de données issues de la plateforme multimédia de la station et de son site Internet. De même, les programmes de la station seront relayés sur les bouquets satellite et sur le réseau câblé. Rapidement, Superloustic souhaite s’imposer comme un label de qualité de tous les contenus destinés à l’enfance et devenir une banque de programmes exportant sa production vers les pays francophones. A terme, la station devrait employer plus d’une quarantaine de personnes.

D’un point de vue financier, les fondateurs de Superloustic entendent « ne pas reproduire les erreurs du passé ». Exploitée par la Sarl FWDP, Superloustic bénéficiera d’un investissement de 15 millions d’euros (100 millions de francs) sur 3 ans. Superloustic prévoit que ses trois premiers exercices seront déficitaires et envisage à partir de la quatrième année un équilibre en exploitation, un autofinancement de ses investissements et de dégager ses premiers bénéfices. Si pour l’heure l’identité des futurs investisseurs de la station n’a pas été dévoilé, ceux-ci seront recrutés parmi des acteurs des métiers de la communication, des industriels du milieu de l’enfance et des organismes financiers traditionnels. Confiants sur la rentabilté à moyen terme de Superloustic, ses fondateurs baseront les revenus de la station sur plusieurs sources. D’une part, le marché publicitaire traditionnel, sur lequel Superloustic ambitionne de prendre, dès la première année, 20% des annonceurs captifs enfants, soit 2 millions de francs nets, et en se faisant référencer auprès de 100 marques sur les 3 800 qui investissent, tous domaines confondus, en radio. Le chiffre d’affaires net de la première année devrait ainsi s’établir à 7.5 millions de francs, pour atteindre, à terme, 120 millions de francs en année 5. Les recettes en provenance des activités Internet ont été établies à un très bas niveau, compte tenu de la fragilité du modèle publicitaire sur ce support. Les autres revenus de la station proviendront, pour une part non-négligeable des produits dérivés et de parrainage dans des domaines très divers. Néanmoins, les fondateurs de Superloustic soulignent, dans leur Charte d’Ethique, qu’il s’agit, au travers de parrainages hors antenne, « d’éviter l’engorgement publicitaire au détriment de la qualité des programmes ».

Enfin, conscients du rôle prépondérant des médias sur le monde de l’enfance, les fondateurs de Superloustic resteront particulièrement vigilants quant à l’éthique de la station et la déontologie. De manière générale, ils veilleront à éviter tous les risques de dérapages, de surexploitation commerciale ou de manque de respect des utilisateurs, auditeurs, surfeurs, lecteurs, téléspectateurs des produits portant le label Superloustic. Cette vigilance se traduira en particulier par la responsabilisation des équipes, un encadrement professionnel à tous les niveaux de l’entreprise et une surveillance permanente de tous les supports et de leurs contenus. Les fondateurs de la station, forts de leurs diverses expériences professionelles ont d’ores et déjà reçus le soutien de nombreuses personnalités institutionnelles et politiques. Ils soulignent en particulier qu' »offrir à plus de 9 millions d’enfants français une radio nationale adaptée à leurs âges c’est offrir à plus de 13% de la population un droit, un accès gratuit et légitime à la culture, à l’information, à la liberté d’expression, au choix et à la qualité ».


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