Téléchargement MP3

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Ceux qui avaient annoncé l’arrivée d’Internet comme une révolution ne s’étaient pas trompés ! D’abord testé et approuvé aux Etats-Unis, le réseau des réseaux à peu a peu envahi le monde entier en permettant à chacun de communiquer avec un nombre incroyable de personnes, même à des milliers de kilomètres. La notion de communication impliquant nécessairement un système d’échanges, la ‘petite’ communauté des internautes n’est pas restée passive et a rapidement intégré cette idée de partage. Aujourd’hui, des millions de données circulent chaque jour sur le web, pour le bonheur du plus grand nombre. Les fichiers musicaux occupent une place pour le moins importante dans le volume de ces échanges. Quoi de plus simple en effet que de transférer un titre issu d’un CD sur son ordinateur, avant de l’envoyer à ses amis via sa messagerie électronique ? D’une part, le procédé fait des heureux, de l’autre il est gratuit, si l’on oublie le prix de la connection Internet. Il y a quelques années, le fichier musical obtenu une fois cette opération réalisée posait quelques problèmes concernant sa vitesse de circulation sur le net, et ce, en raison de sa taille trop importante (environ 40000 Ko par titre). Des solutions au problème n’ont pas tardées à voir le jour : en 1994, le Mpeg Audio Layer 3, ou MP3, révolutionnait le système entier d’échanges de fichiers musicaux. Pour preuve, si il est encore nécessaire d’en fournir une, le mot MP3 reste aujourd’hui l’un des termes les plus utilisés dans les moteurs de recherche. Ce format de compression permet, tout en gardant une qualité de son proche de la perfection, de réduire considérablement la taille d’un fichier musical afin d’assurer sa rapidité de circulation sur Internet. Très répandu sur le réseau, le MP3 passe d’un ordinateur à un autre sans difficultés, pourvu que le modem utilisé soit relativement performant. Inutile de souligner que les internautes connectés par câble et ADSL haut débit s’en donnent à coeur joie en matière de téléchargement de fichiers musicaux. A titre d’exemple, un single payé cinq euros en magasin peut aisément se télécharger sur Internet gratuitement, en moins de trente secondes, avec une qualité de son identique au CD.

Créer des fichiers MP3 et les envoyer à ses amis, c’est bien ! Oui mais : le but de la manoeuvre étant d’éviter de débourser des sommes astronomiques en albums et singles, il était nécessaire de trouver une solution pour avoir accès à une liste de titres, disponibles à tout moment au téléchargement. Les internautes en rêvaient, Shawn Fanning – un étudiant de 19 ans – l’a créé en toute illégalité : Napster. Avant de faire débat, le célèbre logiciel d’échange gratuit de fichiers musicaux, né fin 1998, a réussi son pari de permettre au plus grand nombre d’écouter et d’échanger de la musique, sans rien payer de plus que la connexion, à partir de son ordinateur. Le principe de Napster était on ne peut plus simple : l’internaute n’avait qu’à taper le nom de l’artiste ou le titre du single souhaité pour avoir la possibilité de le télécharger à partir de l’une des machines d’un autre utilisateur, connecté au même moment. Mais là où certains voyaient une mine d’or, d’autres parlaient d’un manque à gagner toujours plus important. Universal, Sony, BMG, Warner Music et EMI, les cinq majors de l’industrie du disque, ont donc tour à tour porté plainte devant les tribunaux dans le but d’enlever sa liberté à Napster. En évoquant une utilisation frauduleuse des droits d’auteurs, les maisons de disques ont finalement réussi leur mission : interdire à Napster de continuer à proposer des titres en téléchargement. Après des mois de bataille acharnée, la version gratuite du logiciel a finalement fermé ses portes cette année.

Suite à cette victoire, les cinq majors ont commencé à réfléchir sur leurs propres projets de téléchargement…payant ! Ainsi, BMG, EMI et Warner Music s’apprêtent à lancer MusicNet, un service qui permettra aux internautes, moyennant un abonnement mensuel d’environ dix euros, de télécharger les titres de leurs artistes préférés. Bien entendu, ces artistes seront obligatoirement issus des trois catalogues respectifs. Autrement dit, inutile de chercher Jennifer Lopez, une artiste Sony, sur le site de MusicNet. En revanche, BMG, EMI et Warner Music se sont également appropriés le site de téléchargement MyPlay.com et le désormais démodé Napster. Ces derniers pourraient être utilisés par le trio de majors comme plateforme de diffusion de MP3. De leur côté, Sony et Universal riposteront avec PressPlay (anciennement baptisé Duet), un service de titres à la demande quasi-identique. Pour mettre toutes les chances de son côté, Universal a récemment racheté le site MP3.com, pour un montant de plus de 400 millions d’euros. En outre, PressPlay a également conclu un partenariat avec MSN.com, le portail grand public de Microsoft. A l’heure actuelle, les lancements de MusicNet et de PressPlay semblent tarder, alors qu’ils avaient été annoncés pour la rentrée. Mais déjà, de nombreuses études semblent démontrer que les internautes pourraient ne pas être séduits par la vente de MP3 en ligne.

Les nouveaux sites et logiciels pirates n’ont, quant à eux, pas attendu la rentrée pour proliférer. Napster ayant inspiré quelques autres cerveaux, des freewares pirates ont déjà vu le jour, sur le modèle de Napster. Parmi eux, le logiciel Morpheus, téléchargeable sur MusicCity.com, propose un catalogue quasi-complet des artistes du moment. En outre, les internautes ayant téléchargé ce logiciel ont également la possibilité de rechercher des vidéos. Un second site semble tirer son épingle du jeu : AudioGalaxy.com. Mieux que Napster, ce dernier peut notamment accueillir des bandeaux de publicités, dont les recettes pourraient éventuellement servir à dédommager les maisons de disques qui porteraient plainte devant les tribunaux. Aujourd’hui, des surfeurs du monde entier se retrouve sur cette banque de données impressionnante, contenant des centaines de milliers de titres. Désormais habitués à télécharger de la musique gratuitement, les internautes devraient tout de même éprouver quelques difficultés à payer un abonnement mensuel pour accéder à une liste de titres. Trop occupées à finaliser leurs projets de téléchargement, les majors ne semblent pas vraiment s’occuper du problème.


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