URTI – Entretien avec Alain Massé, directeur général, à l’occasion de la remise du Prix au RADIO 2010

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RadioActu : Qui peut adhérer à l’URTI et pourquoi y adhérer ?
Alain Massé : L’URTI (Union Radiophonique et Télévisuelle Internationale) est aujourd’hui la plus ancienne organisation internationale de radio-télévision et aussi la seule à vocation totalement internationale. L’adhésion à l’URTI permet d’accéder à un réseau unique au Monde d’échanges de programmes Radio et TV (plus de 2000 programmes sont ainsi offerts libres de droit par/pour les membres). Cette Union a adopté trois langues officielles : anglais, arabe et français.

RadioActu : Quels sont les grands chantiers de l’URTI aujourd’hui ?
Alain Massé : Tout d’abord, un scoop : à l’occasion du prochain SATIS – Le Radio, l’URTI va lancer sa nouvelle plate-forme Web particulièrement innovante qui organisera les échanges et les coproductions de programmes, mais offrira aussi des espaces privés réservés à chaque membre pour assurer la transmission en interne de leurs programmes. Ce projet est particulièrement attendu par les radios du Sud qui seront ainsi en mesure de mieux répercuter sur leurs antennes nationales les programmes produits en régions.

RadioActu : Comment se déroulent les inscriptions au Grand Prix International de la Radio ?
Alain Massé : Le 22ème Grand Prix International URTI de la Radio a permis d’établir un nouveau record de participation avec 82 programmes sélectionnés en compétition par 60 organismes internationaux. Les pays qui participent à notre Grand Prix représentent bien la diversité de la production internationale. On peut citer entre autres : Afghanistan, Arabie Saoudite, Bahreïn, Biélorussie, Brésil, Canada, Chine, Corée du Sud, Iran, Mexique, Mongolie, Niger, Norvège, Serbie, Syrie et Ukraine. En 2009, l’URTI s’est positionnée au premier rang des prix internationaux audiovisuels avec 54 pays participants. Cette année, nous avons porté cette participation à un nouveau record avec la participation de 64 pays à nos prix de radio et de télévision !

RadioActu : La remise du Prix a lieu lors du RADIO 2010, pourquoi avoir choisi cet événement ?
Alain Massé : Nos jurys se réunissent à l’invitation de l’un de nos membres, comme la Grèce en 2008, la Tunisie en 2009 et la Bulgarie cette année. La cérémonie de remise du palmarès se déroule traditionnellement en France. Le RADIO 2010 est le premier salon français consacré à ce média, dès lors le partenariat s’est imposé naturellement lorsque nous avons décidé d’organiser la cérémonie de proclamation du palmarès de notre Grand Prix en dehors de la Maison de Radio France qui l’accueillait depuis plusieurs années.

RadioActu : Une conférence de l’URTI sera consacrée à « la Radio de demain » réunira à nouveau de grands noms de la radio internationale le mercredi 20 octobre à 16h00. Que peut-on dire de plus que ce qui a déjà été dit au sujet du futur de la radio ?
Alain Massé : Tout d’abord il est bon de rappeler les fondamentaux qui établissent que le meilleur est à venir pour ce média d’avenir. La radio est le média le plus souple, le plus proche du citoyen, celui qui crée le plus d’empathie avec son auditoire, celui aussi qui s’est toujours adapté en premier aux mutations technologiques : portabilité et miniaturisation des récepteurs, passage de l’AM à la FM, diffusion en streaming ou podcast sur l’Internet. C’est aussi celui que l’on peut consommer en menant une autre activité en parallèle. Ce dernier critère sera déterminant pour l’avenir du média radio. Essayez de conduire ou de marcher en regardant la télévision ou en surfant sur le Net ! Je demeure confiant quant à l’avenir du média radio car persuadé que les radios n’ont pas d’autres choix que d’accompagner l’évolution du comportement de leurs auditeurs, évolution qui s’avère inéluctablement guidée par la convergence numérique. La convergence des médias et des télécoms va amener les radios publiques et privées à travailler ensemble pour assurer l’audience de ce média dans un environnement numérique où les digital natives ne seront plus auditeurs, téléspectateurs ou internautes mais se retrouveront fondus dans une seule communauté, celle des  » consommateurs de temps média ». Cette notion de temps média revient à prendre en compte le fait que le temps média consacré à téléphoner avec son kit mains libres en voiture est du temps média perdu pour la radio. Il en sera de même lorsque les enfants regarderont la TMP à l’arrière des voitures, rendant impossible la consommation du temps média consacré à la radio pour tous les occupants du véhicule. Dans le contexte de la convergence des médias et des télécoms, on entend souvent évoquer le risque de fragilisation du média radio qui serait supposé être économiquement le moins puissant et même potentiellement le moins attractif dans ce nouvel environnement. C’est oublier un peu vite que cette convergence peut aussi offrir de nouvelles perspectives de développement pour ce média si tant est qu’on lui reconnaisse le droit d’accéder à la diffusion concomitante à l’audio de textes, d’images fixes et d’images animées qui ne devront avoir pour seule fonction que d’enrichir ses contenus audios. Ce propos peut être objectivé par « Le modèle de l’atome » que j’ai développé en avril 2005 (*).

Plus d’informations sur le RADIO 2010 : www.le-radio.com.

(*)Théorie de la radio numérique face au modèle de l’atome

Alain Massé, 14 avril 2005

La radio numérique doit être appréhendée par analogie avec la structure d’un atome. Les contenus audio peuvent ainsi être assimilés au noyau alors que les services associés qui accompagneront ces contenus audio sont assimilables aux électrons. Le noyau (contenu audio) est au coeur de l’atome (radio numérique), il en est le fondement (la radio numérique doit ainsi affirmer sa légitimité de média basé sur des contenus audio). Les électrons (photos associées, textes défilants, SMS, audiotel, Web, …) gravitent autour du noyau et n’existent qu’à travers lui.

Pour la radio numérique, il devient donc légitime d’habiller les contenus audio avec des services associés qui leurs sont étroitement liés et qui les enrichissent. La cohérence des contenus de la radio numérique repose sur « l’équilibre de charge » qui caractérise un atome (le noyau est constitué de protons ayant une charge électrique positive et de neutrons ayant une charge neutre alors que les électrons qui gravitent autour ont une charge électrique négative). Cet équilibre de charge rend indissociables les contenus audio et les nouveaux services « accompagnants ».


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