RadioActu : Quels enseignements tirez-vous des derniers résultats d’audience de Virgin Radio ?
Jean Isnard : Nous avons entamé une évolution éditoriale Virgin Radio le 3 janvier dernier. Quand on met en place une telle évolution, on perd logiquement de l’audience. Mais là, nous avons gagné plus que nous n’avons perdu. Le solde est positif de 124 000 auditeurs. Nous avons réellement perdu de l’audience en janvier, les gens qui ne supportaient pas notre ouverture musicale et éditoriale. Mais nous en avons gagné plus que nous en avons perdu et la tendance est très positive ? Nous sommes réellement rentrés dans une tendance à la hausse. Ce Top 40 là va mieux marcher que ce qu’il y avait avant, c’est sûr !
RadioActu : Quels sont les résultats de Bruno Guillon et Camille Combal, qui animent les deux principales tranches de Virgin Radio le matin et en fin de journée ?
Jean Isnard : Bruno est plutôt stable et Camille est en hausse. Mais ce sont les tranches musicales qui sont l’accélérateur de notre audience. Ça se voit sur toutes les heures : c’est la musique qui nous fait progresser. Alors nous sommes encore un peu en retard par rapport à l’année dernière, mais c’est assez normal. Mais nous avons bien fait d’opérer ce changement.
RadioActu : Bruno Guillon et Camille Combal seront-ils présents sur Virgin Radio la saison prochaine ?
Jean Isnard : Ça se discute… Je ne peux pas dire ce qu’il se passera, je n’en sais rien. On verra à la fin de la saison. Aujourd’hui, ce qui est sûr, c’est que les contrats de Bruno et Guillon arrivent à échéance à la fin de la saison. La négociation a démarré…
RadioActu : Vous êtes-vous fixé des objectifs ?
Jean Isnard : Je me suis naturellement fixé de progresser, car c’est important pour une radio de cette envergure, avec la taille de son réseau et le nombre de villes couvertes. Nous avons une marque forte et je pense que le pop-rock était trop segmentant pour Virgin Radio. C’est un premier palier. Nous attendions l’autorisation de pouvoir le faire, et j’espère que les labels auront compris que nous jouons plus de disques actuels, avec des rotations plus fortes. Nous sommes davantage dans le marché musical actuel. Je n’ai aucun regret d’avoir fait évoluer Virgin Radio, je regrette seulement de n’avoir pas pu le faire avant.
RadioActu : Aujourd’hui, comment se positionne Virgin Radio par rapport à ses concurrentes ? En quoi se distingue t-elle ?
Jean Isnard : La duplication principale est avec NRJ et Fun Radio, ainsi qu’avec les grosses radios régionales. Aujourd’hui, le slogan « Un Maxx de Tubes » est la définition du format. Il attire de nouveaux auditeurs autour du principe des tubes du moment 24/7. Il n’y a pas d’émissions spécialisées sur Virgin Radio. Notre objectif, c’est de donner aux gens les disques qui leur font plaisir le plus souvent possible. C’est la définition exacte. Ce slogan n’est pas ringard ni has-been : les gens veulent écouter les tubes du moment, et pour ça, il y a Virgin Radio. On passe plus de musique que les autres radios jeunes et jeunes adultes, car il y a moins de talk-shows.
RadioActu : Quelles sont les retombées des différentes campagnes que vous avez menées ?
Jean Isnard : J’ai l’impression que c’est plutôt positif. Nous sommes très contents de la campagne que nous avons fait dans les cinémas, car elle nous a permis de renouveler notre audience sur les 13-24 ans et faire connaître notre promesse.
RadioActu : Denis Rostagnat a été remercié il y a quelques semaines. Pour quelles raisons ?
Jean Isnard : Je ne souhaite pas faire de commentaires sur cette information.
RadioActu : Comment analysez-vous les résultats de RFM ?
Jean Isnard : Je suis extrêmement satisfait des résultats de la matinale de Justine et Bruno. Ils ont élargi leur public, c’est-à-dire qu’ils étaient très forts sur les 35-4*9 ans et ils sont maintenant très forts sur les 25-35 ans aussi. L’ambiance type « Un gars, une fille » dont j’avais rêvé le matin est en train de se mettre en place, avec Bruno Roblès qui est, je pense, l’un des meilleurs animateurs du matin. Maintenant, nous avons un travail à faire sur le reste de la journée, et notamment les fins d’après-midi, où on pêche un peu. Nous sommes très forts sur les 35-49 ans tout au long de la journée, mais on pêche un peu sur les 25-34 ans en fin d’après-midi. C’est-à-dire que les gens écoutent RFM en fin d’après-midi et ils l’oublient. Nous devons travailler sur le mécanisme de l’écoute-veille de RFM. Sur le Panel Radio, RFM fait 19 points au bout de 21 jours, mais nous devons être plus forts, en particulier sur l’événementiel pour créer l’envie de ne pas rater l’écoute de RFM. La station est bien repositionnée sur les 35 ans et plus, elle n’est plus croisée avec Virgin Radio. Les deux radios sont chacune dans leur créneau. Maintenant, il nous reste à événementialiser RFM et travailler sur la mémorisation de la marque. Nous avons travaillé le côté glamour le matin et avec Frédéric Lopez et nous avons dépoussiéré la marque.
RadioActu : RFM est la 3ème musicale adulte, derrière RTL2 et Chérie FM. Pensez-vous qu’il y ait une marge de progression ?
Jean Isnard : Oui, et nous avons déjà fait mieux. Je pense que quand on a un morning qui marche, c’est toujours bon signe de faire du recrutement le matin ! RFM mérite mieux. Il faut que nous progressions sur l’écoute-veille. Nous avons un très bon morning et je continue avec Bruno Roblès et Justine Fraioli l’année prochaine. Et puis nous allons fêter les 30 ans de RFM et une série d’événements entre mai et décembre. On démarrera avec un concert privé de Yannick Noah.
