Le Conseil Fédéral vient de rejeter une motion de la commission des transports et des télécommunications du National qui réclamait le maintien de la diffusion FM au-delà de 2026. Malgré les pertes d’audience enregistrées depuis l’arrêt progressif de la bande par la SSR, le gouvernement confirme sa feuille de route : le futur de la radio en Suisse passera par le DAB+ et le numérique.
Une demande pressante des radios privées
La CTT-N avait tiré la sonnette d’alarme le 1er juillet en déposant une motion pour prolonger les concessions FM, voire relancer un appel d’offres pour 2027. Elle soulignait qu’après la désactivation de la FM par la SSR en janvier 2024, la radio publique avait déjà perdu 25% de son audience. Un recul qualifié de « dramatique » pour le secteur, en particulier pour les radios privées.
En Suisse romande et au Tessin, la migration forcée a même poussé une partie du public vers les stations françaises et italiennes. Les radios régionales, elles, plaident pour un délai supplémentaire afin de ne pas fragiliser leur modèle économique.
Berne maintient son calendrier
Le Conseil Fédéral reste inflexible : la fin de la FM avait été décidée il y a plus de dix ans par la SSR et les radios privées elles-mêmes, rappelle-t-il. Déjà prolongée jusqu’à fin 2026, la bande analogique ne sera pas réactivée au-delà. « Les diffuseurs disposent encore de deux ans pour assurer leur migration vers le numérique », insiste le gouvernement.
Autre argument avancé : l’équipement massif en DAB+ des véhicules depuis l’abandon de la FM par la SSR, ce qui limite selon lui l’impact sur l’audience. Relancer un appel d’offres nécessiterait par ailleurs des investissements jugés « disproportionnés » dans une technologie obsolète.
Des chiffres en chute libre en Suisse romande
La décision intervient alors que les audiences révèlent une véritable saignée. Selon Mediapulse, la SSR a perdu un quart de ses auditeurs au premier semestre 2024. La situation est encore plus alarmante en Suisse romande : -19,3% pour RTS Première, -48,6% pour RTS Espace 2 et -45,5% pour Couleur 3.
Face à cette dégringolade, les radios privées régionales affichent des records historiques, et les stations françaises progressent de près de 16% en Suisse romande. Un signe que le public cherche des alternatives… quitte à se tourner vers l’étranger.
Prochaine étape : le Parlement
La balle est désormais dans le camp du National, qui devra trancher sur la motion rejetée par le Conseil Fédéral. Mais à Berne, le cap est fixé : 2026 marquera bel et bien la fin de la FM.