CSA – Communiqué du 28 juillet 1998

Le Conseil supérieur de l’audiovisuel a auditionné mardi 28 juillet 1998, à l’occasion de l’examen du bilan de la société Radio France Internationale pour l’exercice 1997, MM. Jean-Paul CLUZEL, président, Gilles SCHNEIDER, directeur de l’information, Philippe TARIEL, directeur administratif et financier, Daniel NOBI, directeur des études, Franck de NEBEHAY, chargé de mission auprès du président.

L’exercice 1997 enregistre un total de 738,8 millions de francs de produits et de 764,1 millions de francs de charges, ce qui se traduit par un déficit net comptable de 25,3 millions, moins important qu’en 1996, où il s’élevait à 53,8 millions. Deux raisons expliquent cette situation : tout d’abord la société a dû absorber une réduction en cours d’année de la subvention du Ministère des Affaires étrangères, d’un montant total de 14,4 millions. Par ailleurs le budget prévu pour 1997 surestimait de 11 millions l’économie liée à l’abandon des émetteurs ondes courtes ancienne génération de TDF. Le Conseil s’est inquiété une nouvelle fois de la diminution au fil des ans de la trésorerie de RFI, directement affectée par ces variations.

Au total sur l’année les produits se sont accrus de 7,1% alors que les charges étaient contenues en hausse de 2,8% en un an. La croissance des produits correspond pour l’essentiel à un rééquilibrage après le prélèvement de 60 millions de francs opéré en 1996 sur le fonds de roulement. Concernant la structure des charges, le Conseil a souligné que plus de 30% du budget de RFI est versé à TDF au titre des frais de diffusion, et que les charges de personnel se situent à 38,2%. Dans ce contexte, la réduction du déficit net en fin d’année constitue un bon résultat, qui mérite d’être apprécié en fonction des réductions budgétaires auxquelles la société a dû faire face.

L’adaptation des modes de diffusion de RFI aux habitudes d’écoute de tous ses auditoires à travers le monde s’est poursuivie en 1997. Le mode de diffusion en ondes courtes a été réorienté vers les régions où il est le plus écouté, comme l’Afrique, l’Asie et l’Europe de l’Est. Vis-à-vis de ces régions, la qualité de la diffusion ondes courtes a par ailleurs été accrue grâce à la mise en service des deux derniers émetteurs de 500 kW à antennes tournantes prévus dans le plan de modernisation des capacités de diffusion de 1993. En revanche, les ondes courtes n’étant plus adaptées aux attentes des auditeurs d’Europe de l’Ouest et d’Amérique du Nord, ce mode de diffusion a été abandonné en 1997. En direction de ces marchés, la société a donc accru de manière significative sa présence sur le satellite, en modulation de fréquence et en ondes moyennes.

Pour ce qui concerne les programmes, 1996 avait été marquée par le lancement de RFI 1, chaîne mondiale d’actualités en français, avec sa déclinaison africaine, RFI 1 Afrique, de la chaîne RFI 2, pour les actualités en langues étrangères, et par la création de RFI 3, ou RFI Musique. En 1997, la société s’est attachée à consolider ces trois formats, en adaptant leur contenu et leurs horaires de diffusion aux différentes zones desservies.

S’agissant de RFI 1 Afrique, la société a développé la couverture de l’actualité économique et a renforcé le nombre de magazines spécialisés. RFI 2 a adapté les formats et la programmation de ses programmes en langue espagnole, repris désormais par plus d’une vingtaine de radios partenaires en Amérique du Sud. RFI 3, conçue comme une banque de programmes musicaux, présente une offre variée, à 70% francophone. Enfin les programmes de RMC Moyen-Orient, repris par RFI, ont fait l’objet d’une refonte, en particulier pour les informations et les magazines. Pour ce qui concerne la diffusion nationale, près d’une soixantaine de radios locales de catégorie A, dont un cinquième dans les DOM TOM reprennent, en complément de leur programme propre, et à titre gracieux, le signal de RFI.

L’examen des sondages d’audience disponibles fait apparaître une progression globale de l’audience des différentes stations de RFI à travers le monde, comme à Paris en modulation de fréquence, où l’audience est en hausse significative en 1997 par rapport à 1996. Ces bons résultats saluent en particulier la qualité du travail des journalistes de RFI, et les efforts réels qu’ils accomplissent pour délivrer une information internationale de bon niveau.

Pour ce qui est du respect des dispositions de son Cahier des missions et des charges, Radio France Internationale s’est correctement acquittée en 1997 de toutes ses obligations : Promotion et diffusion à l’étranger de la langue et de la culture françaises. Echo donné aux événements et aux manifestations francophones. Programmation musicale à 70% composée de musique française et de chanson francophone.Diffusion d’émissions d’enseignement du français.Information donnée dans le monde entier sur la vie politique, économique, scientifique et culturelle de la France et diffusion d’émissions plus précisément destinées aux Français de l’étranger.
Le Conseil a donc donné acte à RFI d’une stricte application de ses obligations et d’une mise en oeuvre rapide des objectifs stratégiques annoncés pour 1997. Le président de RFI a évoqué pour sa part l’évolution des programmes, les filiales, la situation financière et le retour progressif à l’équilibre, ainsi que les axes de développement prioritaires de la société.

28 juillet 1998Communiqué n° 374 du 28 juillet 1998

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