Les mises en demeures se suivent… et ne se ressemblent pas. Le CSA vient de rappeler à l’ordre 8 stations pour non-respect des quotas de chansons francophones. Dans le collimateur du Conseil, la station hip-hop parisienne Ado FM (97.8 FM), contrôlée par le groupe Start, qui n’a diffusé au mois de Mai que 17.2% de chansons francophones dont 13.4% de nouveaux talents. La station a été mise en demeure de respecter les seuils requis fixés respectivement à 40% et 20%. Des mises en garde ont également été adressées à Voltage FM (96.9 FM à Paris) et Kiss FM (90.9 FM à Nice) qui n’ont diffusé respectivement que 33.2% et 28.4% de chansons francophones. Et puis c’est une première : 4 stations musicales adultes ont également reçu une mise en garde. Il s’agit de Chérie FM, RTL 2, RFM et MFM qui n’ont pas diffusé les 20% de nouveaux talents ou de nouvelles productions.
Ces rappels à l’ordre sont d’autant plus paradoxaux que le CSA avait remis en janvier dernier au Ministère de la Culture et de la Communication un rapport dans lequel il préconisait l’assouplissement du système des quotas. Une décision concernant les quotas devrait vraisemblablement être prise courant Septembre par le Ministère, après la tenue début Juillet d’une table ronde réunissant les professionnels de la musique et les radios. De son côté, le Bureau de Liaison de la Radio, auquel adhèrent 350 stations, qui souhaite également un aménagement de la loi de 1984, a refusé de participer à cette réunion, la qualifiant de « fausse concertation ». Les éditeurs musicaux, les auteurs, compositeurs et interprètes restent quant à eux opposés à la remise en cause des quotas. Malgré tout, le Ministère souhaite « la poursuite des contacts en cours » et ne désespère pas de parvenir à un « consensus ». On cependant se peut se demander pourquoi, étrangement, les auditeurs, premiers concernés par l’application des quotas sur les stations françaises, n’ont pas été invités à s’exprimer sur cette question.
