Radioactu : Ces résultats d’audience avril-juin 2014 ne sont pas bons pour les stations généralistes et RMC…
Frank Lanoux : Ces résultats ne sont pas bons pour la radio globalement. Même les musicales baissent. A ce sujet, il faudrait mettre en relation la performance exceptionnelle de NRJ par rapport à toutes les autres musicales, dont les performances s’écartent considérablement, alors que les généralistes auraient plutôt tendance à se rassembler autour d’un même noyau, dans lequel on retrouve toutes les radios d’information et de contenu. Globalement, je pense que la période a été assez perturbée par les vacances, les ponts, le taux d’activité faible… Dès que les habitudes d’écoute habituelles changent, on observe une dégradation de l’audience. Nous pensons que ceci est également lié à la capacité d’un auditeur à raconter comment il écoute la radio dans une période qui n’est pas habituelle. Par conséquent, l’ensemble de la radio connaît une contre-performance.
Radioactu : Plus spécifiquement, comment accueillez-vous les résultats de RMC (7,6% AC / 6,5% PDA) ?
Frank Lanoux : Tout est relatif, bien évidemment. Dans la catégorie des radios généralistes, certaines stations enregistrent des contre-performances réelles. Trois stations sont au plus bas de leur histoire : RTL, France Inter et France Info. Europe 1 se trouve sous les neuf points, toujours dans les basses eaux d’audience pour elle, car elle réalisait dix points il n’y a pas si longtemps. Quant à RMC, elle n’est pas au plus bas de son histoire ! 7,6% reste une audience exceptionnelle quand on connaît l’histoire de RMC et quand on sait qu’il lui manque toujours 18 agglomérations de plus de 100 000 habitants sur 55. Il y a certes une baisse sur un an, mais RMC termine la plus belle saison de toute son histoire. Au vu de la période troublée qu’a connu la radio, 7,6 est un résultat satisfaisant, qui n’a rien à voir avec les contre-performances des autres, au plus bas de leur histoire.
Radioactu : Comment ces scores influent-ils sur vos choix pour la rentrée ?
Frank Lanoux : Ces sujets sont en cours de réflexion. La photographie Médiamétrie est floue : il faut analyser tout cela avec beaucoup plus d’épaisseur. Une seule étude ne peut vous faire changer de stratégie. La stratégie que nous avons choisie demeurera à la rentrée. Bien évidemment il y aura des aménagements, comme tout au long de l’année. A la différence des autres, nous n’avons pas d’obligation de tout changer au mois de septembre.
Radioactu : Comment continuez-vous à travailler pour toucher plus d’auditeurs sans obtenir de nouvelles fréquences ?
Frank Lanoux : Il existe de nouveaux modes de consommation de la radio. Nous avons beaucoup travaillé pendant la Coupe du monde de football pour que les gens puissent entendre tous les matchs. RMC a été la seule radio à diffuser l’intégralité des matchs. Dans notre communication, nous avons travaillé le fait de pouvoir écouter les matchs partout, tout le temps, grâce aux applis. La radio est un média qui se consomme beaucoup en mobilité, grâce à la FM. Le fait qu’il manque toujours à RMC 18 agglomérations de plus de 100 000 habitants est un élément qui tire notre performance vers le bas.
Radioactu : Souhaitez-vous ajouter quelque chose ?
Frank Lanoux : Nous remarquons que les radios généralistes se regroupent. France Bleu, France Inter, France Info, RTL, Europe 1, RMC… Nous nous retrouvons tous dans un mouchoir de poche. Cela promet un match intéressant à la rentrée !
