Radioactu : Etes-vous satisfait du positionnement de RMC parmi les autres radios ?
Frank Lanoux : Nous sommes la 4ème radio de France et sommes repassés devant NRJ. Nous sommes la 4ème derrière RTL, Europe 1 et France Inter. Bien évidemment, c’est une satisfaction. Dans le détail, nous essuyons certes une baisse, mais il y a deux ans nous étions encore en dessous, nous restons donc dans les mêmes eaux. La variation semble vraiment dans les marges d’erreurs. Nos performances sont relativement stables dans un marché qui est plutôt en baisse. Comme vous le savez, ces chiffres sont liés à un réseau de distribution qui n’est pas celui des autres ; nous sommes absents d’une trentaine d’agglomérations de plus de 50 000 habitants, 18 de plus de 100 000, 12 de plus de 50 000… Cet élément entrave le développement de l’audience de RMC. Evidemment, nous allons repartir en chasse du côté du CSA pour voir quelles sont les possibilités, mais, à l’évidence, nous ne sommes pas servis comme les autres, donc nous le payons sur l’évolution de l’audience. Depuis 15 ans, nous nous battons entre 1,9% et 8,2% d’audience, ce n’est pas la même histoire que nos concurrents, qui se battent entre 9% et 9%, ou entre 12% et 12% !
Radioactu : La baisse de RMC est-elle à attribuer uniquement aux marges d’erreurs des sondages ?
Frank Lanoux : C’est à attribuer à cela. Une chose est sûre : les marges d’erreurs existent, mais je ne veux surtout pas me cacher derrière ! Quand vous comparez 8,1% à 7,8%, les personnes de Médiamétrie écrivent elles-mêmes dans leurs rapports qu’il peut s’agir d’une marge d’erreur. Mais quand on écrit 1,9% et 8,2%, ce n’est pas pareil ! Si l’on met les choses en perspective avec notre histoire, il faut quand même l’admettre : qui imaginait un jour que RMC ferait 7,8% d’audience ? Personne. C’est le résultat d’aujourd’hui, j’en suis donc relativement content. Des choses sont très satisfaisantes : le matin, le quart d’heure de Brunet et Neumann est en hausse dans la matinale de Jean-Jacques Bourdin. Sur le 20h-23h, sur une soirée football, nous sommes devant RTL et Europe 1. Là encore, la stratégie sur le sport est payante. Dans le détail encore, nous sommes bien évidemment devant RTL et Europe 1 sur les moins de 50 ans, mais pour la première fois nous doublons Europe 1 à 9h du matin et nous restons toute la journée devant Europe 1 sur les moins de 50 ans, ce qui est une nouveauté. Un élément sur lequel j’avais bien insisté, parce que cela montre ce qu’est devenu RMC aujourd’hui, c’est que RMC est la matinale la plus CSP+ des généralistes privées. Nous avons donc une matinale qui est « plus CSP+ » que RTL et Europe 1, ce qui représente 40,5% de nos auditeurs entre 6h et 9h. Ce sont des éléments de satisfaction pour nous, qui relativisent le fait que tout le monde baisse dans ce sondage, et, qu’en effet la situation de RMC est très anachronique.
Radioactu : Etes-vous satisfait de la grille de RMC dans son format actuel ?
Oui, sur le format et sur la grille, je n’ai pas d’inquiétude. Le problème est ailleurs. Il y a un élément qu’il faut ajouter, qui est de mon point de vue extrêmement important : c’est la stratégie de convergence radio / TV, que nous avons déployée depuis plusieurs années. Il ne faut pas oublier que Jean-Jacques Bourdin est en même temps sur RMC Découverte, où il réalise déjà de belles audiences. Le 8h30-9h, qui est son interview politique du matin, réunit 1 million de téléspectateurs sur BFM TV tous les jours, c’est donc le « prime » de BFM TV dans la journée : la demi-heure la plus écoutée de BFM TV est la demi-heure de RMC avec Jean-Jacques Bourdin. Il faut donc assumer aussi cette évolution, l’audience se répartit aussi avec d’autres médias. RMC est déjà présente et pertinente avec ces médias.
