Electrocity Festival

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Du 31 août au 2 septembre, Cussac Fort-Médoc (33) accueillait le festival Electrocity. Organisé par Mixx It, l’évènement affichait clairement son ambition de démocratiser la culture électronique. Une semaine après la fermeture des portes du festival, Corinne, chargée de la communication, dresse un premier bilan plutôt positif.

En quoi consistait le festival Electrocity ?
C’est le premier festival du genre dans le sud-ouest dont le but était de promouvoir la musique électronique et de faire découvrir aux passionnés, comme aux néophytes, tous les courants musicaux qui existent dans cette tendance : jungle, techno, house, etc. Tout cela par le biais de trente DJs, qui se sont relayés de vendredi soir jusqu’à dimanche matin, sur les trois scènes proposées au public. Ce festival avait lieu à Cussac Fort-Médoc, près de Bordeaux, un site magnifique à ciel ouvert créé par Vauban au 17ème siècle. De vendredi soir jusqu’à dimanche il y a eu des activités de nuit, essentiellement musicales, mais également de jour avec un concours bmx, un espace disques, des artistes peintres qui exposaient et un concours de DJs.

Comment est-ce que le lieu a été choisi ?
C’est un concours de circonstances. En juin 2000, nous avons été contactés par le fils du maire de Cussac Fort-Médoc. Etant agé d’une vingtaine d’années, il était également intéressé par les musiques électroniques et désirait faire quelque chose sur ce site avec des gens déjà bien introduits dans le milieu techno. Toute l’équipe a donc rencontré son père, le maire, pour faire passer l’idée d’organiser un festival de musiques électroniques. A l’époque, cela pouvait paraître difficile, d’autant que la presse commençait déjà à parler des raves. Mais nous étions vraiment blindés par rapport à tous les problèmes sur les raves et les assimilations souvent faites à propos de la drogue, entre autres.

A quel niveau êtiez-vous ‘blindés’ ?
Nous nous attendions aux questions et avions donc des réponses pour prouver aux gens que nous n’avions rien à voir avec les raves et que nous voulions éviter les problèmes avec les dealers et la drogue en menant des actions de prévention et de répression. Une fois le maire rassuré, le projet a été accepté très rapidement. Il a donc fallu trouver des DJs et des partenaires commerciaux.

Avez-vous déjà fait un premier bilan au niveau des visites ?
Nous attendons encore des résultats. Nous avons fait environ 1000 entrées payantes vendredi contre plus de 2000 samedi, sans compter les visiteurs qui venaient en journée pour les animations gratuites.

Est-ce que certaines personnes de tranches d’âges plus âgées sont venus s’imprégner de l’ambiance et découvrir les musiques électroniques ?
C’était très familial, il y avait des couples avec enfants et des gens plus âgés qui venaient par curiosité voir ce qu’il se passait sur le Fort. L’ambiance était très bon enfant et le climat détendu ! J’ai été épatée par la gentillesse du public et des gens.

Comment ont réagi les plus ‘vieux’ ?
Nous étions assez surpris de voir que certaines personnes d’une quarantaine d’années appréciaient la programmation. Dans l’ensemble, le festival a reçu un accueil très positif de la part des visiteurs. En revanche, nous avons eu quelques plaintes de voisinage pour tapage nocturne. Il y avait du vent et la musique portait sur vingt kilomètres à la ronde. Mais les gendarmes nous ont quand même rassuré en nous disant que les râleurs étaient aussi là pour les festivals jazz ou reggae.

Quels ont été les points forts de ce festival, les faits marquants ?
Les prestations des deux DJs grenoblois Oxia Aka Phunky Data samedi soir ont été très appréciées. Le DJ Bordelais Eric M a également été bien accueilli.

Vous avez rencontré quelques petites galères ?
La commission de sécurité à pris la tête vendredi à tous les gens qui s’occupaient de l’organisation sur le site. Elle a en effet rajouté des contraintes et il a fallu ajouter rapidement des barrières de sécurité supplémentaires. Il a fallu trouver des effectifs pour le faire. La préfecture a aussi limité le nombre d’entrées alors que nous avions une autorisation assez large à la base. Une autre erreur toute bête, nous n’avons pas eu le temps de mettre en place le fléchage entre Bordeaux et Cussac Fort-Médoc. Nous avons dû perdre beaucoup de public à cause de cela.

Avez-vous recensé des dégâts sur le site après le festival ?
Au niveau sécurité, les vigiles placés à l’entrée ont attrapé pas mal de marchandise illicite, qui a aussitôt était passée sous scellés aux gendarmes, présents à notre demande. Le journal Sud-Ouest a fait un article restreint intitulé ‘LSD, Ecstasy et Techno à Cussac Fort-Médoc’. Trois colonnes qui parlent de l’arrestation de deux dealers par les gendarmes, tout le reste n’a pas été cité alors que tout s’est très bien passé : pas de violences, de comas éthyliques, d’overdoses, d’agressions ou encore de dégradations sur le site. Le responsable du camping d’à côté était enchanté par la propreté du public, en comparaison avec d’autres festivals qui avaient eu lieu au même endroit.

Financièrement, on sait que les festivals sont souvent lourds à gérer, est-ce que cela a été le cas pour Electrocity ?
On ne savait pas du tout ce qui nous attendait, étant donné que c’était la première édition du festival. Nous savions que nous n’avions pas encore la crédibilité ni les reins solides au niveau financier pour se lancer dans des pentes hasardeuses. Tout a été géré par le président de l’association, Stéphane, de façon très carrée. Même si je n’ai pas encore les chiffres, je pense pouvoir dire que nous ne sommes pas dans le rouge, la plupart des fournisseurs ont été payés.

Estimez-vous avoir réussi votre mission de démocratisation de la culture électronique ?
Il est un peu tôt pour le dire ! Mais si l’on écoute le public et les réactions enregistrées sur le forum, on se dit que OUI. Nous avons constaté que de nombreuses personnes, spécialistes ou pas, s’étaient interéssées au festival. Mais il reste beaucoup de travail, si l’on prend en compte ce article paru dans le Sud-Ouest. C’était un article restrictif, un schéma on ne peut plus banal.Cela nous a vraiment dégouté !

Quelles sont vos ambitions pour l’année prochaine ?
A la base, la vocation d’Electrocity n’est pas de monter des festivals et de faire des soirées à gogo, d’autres le font très bien. Nous souhaiterions monter une radio thématique sur Bordeaux, de style Nova, dévouée aux musiques électroniques. Il y a un manque sur la ville dans ce domaine et une forte demande. Concernant le festival, on nous en demande déjà un pour l’année prochaine mais le fait d’avoir peu de monde qui s’investit dans l’organisation du festival nous fera réfléchir. Cette année, le président a fait 80% des choses seul, il ne sera peut-être pas disponible pour cela l’année prochaine.


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