Edward Desyon – L’interview de Musicactu

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Aujourd’hui, Edward Desyon sort son premier album intitulé « Sans les Mains ». Originaire de Savoie et âgé de trente ans, l’artiste n’en est pourtant pas à ses débuts. Après avoir navigué entre les Etats-Unis et la Suisse, Edward Desyon nous livre à présent un album 13 titres produit par David Richards, qui avait déjà collaboré avec le groupe Queen et David Bowie. Nous avons rencontré le chanteur hier, dans un café parisien.

Musicactu – Demain c’est le 13 Février, jour de la sortie de « Sans les Mains », ton premier album. A quoi pense-t-on à la veille d’une sortie officielle comme celle-ci ?
Edward Desyon – Je suis évidemment très heureux que mon album sorte et qu’il passe déjà sur certaines radios. J’ai quelques retombées, surtout via le net, il y a des gens que ça touche et à qui ça plaît. C’est très nouveau, je n’ai jamais connu le succès commercial donc ce n’est pas encore une hantise pour moi de savoir si mon album va se vendre ou pas. En fait tout ce qui s’est passé jusque là est déjà miraculeux et sympa, ce serait la cerise sur le gâteau si j’en vends quelques-uns.

MA – J’imagine que ça a été un travail de longue haleine, peux-tu nous retracer ton parcours, les Etats-Unis, Genève et puis ta rencontre avec David Richards.
ED – A l’origine je suis Suisse, d’ailleurs j’y passe encore le plus clair de mon temps. Pour ce qui est des Etats-Unis, j’ai décidé d’y faire mes études de classique tout en découvrant l’aspect songwriting et la composition de chansons. J’avais monté quelques petits groupes de rock avec des copains en Suisse mais c’est vraiment aux Etats-Unis que j’ai pu apprendre à développer mon écriture.
C’est quand je suis rentré en Suisse après avoir fait un album auto-produit que j’ai rencontré David Richards. La rencontre s’est faite par hasard alors que je trainais dans un studio d’enregistrement. Ce qui a été magique c’est que ce n’était pas seulement une histoire de proximité géographique, on a vraiment commencé par être potes et c’est seulement après que l’on s’est décidé à faire de la musique ensemble. On était sur la même longueur d’ondes, pas seulement humainement, mais aussi musicalement.

MA – Est-ce que ça n’a pas été trop impressionnant de bosser avec lui sachant qu’il avait travaillé avec des grosses pointures comme Queen, David Bowie et Françoise Hardy?
ED – Non parce qu’il m’a lui même expliqué que ces grands artistes ont les mêmes angoisses et les mêmes faiblesses que les débutants. Tout se passe dans le studio, il a une manière de diriger les gens et d’en tirer le meilleur. Il sait comprendre les artistes…

MA – Quand un artiste sort un album, c’est essentiellement pour partager des choses avec son public. Que penses-tu partager avec le tien à travers « Sans les Mains » ?
ED – Mon album est plein de petites tranches de vie. Ca tourne autour des relations humaines et amoureuses mais toujours avec un problème pour qu’il y ai une histoire. J’espère que chaque chanson fait passer une histoire, mais aussi une émotion, un feeling.

MA – A travers plusieurs interviews, les noms de Bashung et Gainsbourg ont souvent été cités. Est-ce que ce sont des gens qui font parti de tes influences ?
ED – Absolument ! Des douzaines de comparaisons que j’ai pu entendre, ce sont celles qui me font le plus plaisir. Comme Gainsbourg, j’utilise beaucoup les jeux de mots. C’est une technique avec laquelle je suis à l’aise pour écrire mes textes. Ensuite, je rajoute une petite dose de rock américain du genre velvet underground et David Richards arrive avec tous ses petits effets et gadgets.

MA – Certaines radios jouent déjà le titre « Je Crois en Toi ». Tu dois commencer à palper ce qu’on appelle le succès, est-ce que tu considères que c’est de la chance, du talent,… ?
ED – Contrairement à ce que dit la chanson : « les miracles j’y crois plus c’est fini », c’est vraiment un miracle. Ca fait très longtemps que cette chanson a été écrite. A l’origine, c’est un titre anglais que j’ai traduit un soir à 4h du mat’ et que j’ai enregistré avec David. C’était pas fait pour plaire à qui que ce soi. C’est peut-être un coup de bol ou simplement une très bonne chanson. Une chose est sûre c’est qu’il n’y a pas de recette !!!

MA – Est-ce qu’il y a déjà des concerts de prévus, une tournée ?
ED – Oui, il va y avoir des concerts ! Ce sera même plus facile de faire passer un message en live que sur un cd. Ca fait plus de dix ans que je fais de la musique. Je suis passé par les caves sombres avec des groupes de rock mais j’ai aussi fait des récitals de musique classique. Je connais donc plusieurs sortes de publics, et puis j’ai hâte d’interpréter ces chansons là en live.

MA – Dans une interview, tu a abordé le thème de la « musique business ». Est-ce que tu considères que ta musique est un business ?
ED – Ma musique je la fais pour moi. Ca a commencé dans mon home-studio en Savoie mais je ne m’occupe pas des envoies de maquettes et du démarchage radio. Malgré mon site Internet et les extraits de mes titres que j’y propose, je suis quand même distribué par un distributeur traditionnel. Je laisse faire le business tout en continuant comme quand je ne passais pas en radio. Je fais mes petits concerts, ma petite promo sur Internet, mon petit bonhomme de chemin…

MA – Aujourd’hui, on a l’impression que beaucoup de jeunes artistes ont du mal à percer à cause de la grosse machine commerciale que représente l’industrie musicale, quel est ton point de vue à ce sujet ?
ED – C’est très vrai mais Internet va changer la donne de tout ça. Une chose est sûre c’est que ça va fonctionner différement puisque les investissemetns seront moindres pour lancer un artiste. On pourra donc aider celui qui ne plaira pas forcément à des millions mais qui va plaire à quelques milliers ! La révolution est en marche…

MA – Quelle est ta position à propos du logiciel Napster et du téléchargement gratuit ?
ED – Je ne vais pas être contre ! Servez vous ! J’en suis à un point où je veux que le plus de gens possible écoutent ma musique. Je comprends aussi ceux qui veulent être rémunérés pour leur travail mais il y a un drôle de conflit d’intérêts, il faut savoir ou est le sien. Je pense qu’il est obligatoire d’en arriver à la musique par téléchargement, c’est une question de prix raisonnables. Tout le monde y trouvera son compte.


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