LFM – Le groupe Lagardère traîne la station associative en justice

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Installée au coeur du Val-Fourré, à Mantes-la-Jolie dans les Yvelines, la petite station associative LFM a débuté ses programmes en octobre 2009. Baptisée à l’origine Elles FM, la station s’est fixé pour objectif de valoriser la banlieue à travers les femmes, à des années-lumières de l’univers chic et glamour du magazine « Elle ». Propriété du groupe Lagardère, le magazine reproche néanmoins à la station une « contrefaçon caractérisée » de sa marque. Déjà, lors de son lancement, la station s’était attiré les foudres du magazine, et avait alors adopté la dénomination LFM. Un changement qui ne satisfait pas pour autant le groupe Lagardère. « Phonétiquement, cela n’atténue pas le risque de confusion avec la marque Elle », a indiqué Lagardère, selon des propos rapportés par Le Parisien dans son édition du 28 février dernier. Dans un courrier adressé à la station et cité par le quotidien, les avocats du groupe Lagardère estiment que la station pratique une « concurrence déloyale » et « parasitaire » envers le magazine « Elles », et ce « dès lors que Elles FM veut valoriser les femmes et les filles de la banlieue ».

Pour sa part, Lhabib Eddaouidi, fondateur et trésorier de la station, s’est dit « très serein », selon des propos rapportés par Le Parisien. « Une vingtaine de radios portent ce nom. Pourquoi s’en prendre à nous ? », s’est-il interrogé. La procédure engagée par le groupe Lagardère a provoqué de vives réactions du milieu associatif local. Ainsi, l’association Entreprendre dans la Diversité a apporté son soutien à LFM. « Cette nuit, j’ai fait un rêve, j’ai rêvé l’inimaginable, un magazine féminin d’audience internationale se réjouissant dans un de ces articles, de l’activité novatrice et vertueuse d’une radio associative, LFM, constituée par et pour les femmes des quartiers défavorisés en Vallée de la Seine dans les Yvelines », a ironisé Fabrice Llinarès, délégué général de l’association. « Est-ce là une tentative de faire place nette en vue d’un prochain projet lucratif de radio du groupe Lagardère dédiée aux femmes ? », s’est-il interrogé. « Nous estimons que cet acharnement du magazine propriété du groupe Lagardère interroge quant à ses motivations, et installe un profond malaise », a t-il ajouté. Quoiqu’il en soit, le groupe Lagardère assigne la station en justice devant le Tribunal de Commerce de Paris. Il réclame l’interdiction de toute référence, même phonétique, au nom du magazine « Elle », ainsi que la somme de 10 000 euros au titre du remboursement de ses frais de justice. L’audience se tiendra le 31 mai prochain.


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