NRJ Group – Entretien avec Pierre-Jean Bozo

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RadioActu : NRJ est aujourd’hui la première radio de France, quel est votre sentiment ?
Pierre-Jean Bozo : C’est un sentiment de joie pour toute l’équipe qui travaille depuis 20 ans pour avoir ce résultat. Nous allons faire quelques fêtes en interne pour annoncer la bonne nouvelle. Bien entendu, nous avons fait profiter nos annonceurs en envoyant un car faire le tour de Paris depuis ce matin.

RA : C’est un résultat que vous attendiez ou que vous avez découvert ce matin ?
PJB : On s’y attendait, mais ce qui est surprise pour nous, c’est plus le positionnement des radios concurrentes que notre positionnement. Ce résultat est conforme à ce que nous attendions.

RA : Vous avez encore quelques points d’écart avec RTL sur le critère de la part d’audience, est ce que vous allez désormais vous attacher à réduire cet écart ?
PJB : Ce qu’il faut remarquer, c’est que RTL a changé de critère, car le 15 juillet dernier, sur la période avril juin 2002, RTL s’estimait leader en audience cumulée. Ils ont donc changé de braquet pendant l’été, chacun jugera les choses comme il se doit. En ce qui nous concerne, nous allons travailler sur l’audience cumulée et la durée d’écoute. De toute façons, la part d’audience n’est qu’une sous-résultante de l’audience cumulée et de la durée d’écoute. Donc en travaillant sur les deux, nous allons résorber cet écart.

RA : Est-ce que cela peut se traduire part des changements de programmes ?
PJB : Dans l’immédiat non, puisque je pense qu’avec les résultats de cette vague, il est clair que nous avons des programmes qui gagnent. Nous allons les consolider, les améliorer, mais certainement pas les changer. Le 6-9 a donné des très bons résultats, les tranches intermédiaires de la journée sont aussi excellentes, et on voit bien qu’à partir de 20 heures, l’écart par rapport à d’autres radios musicales, grâce à l’émission de Maurad, s’est sacrément résorbé. L’écart avec Difool a été réduit par un coefficient de 10.

RA : De manière plus générale, comment se portent les autres radios de votre groupe, car l’élargissement du panel sur les 13 ans et plus ne leur était pas particulièrement favorable ?
PJB : Nous sommes en progression sur Nostalgie, puisqu’à structure constante nous avons une augmentation de 2.7 points par rapport à l’année dernière et de 6.1 points par rapport à la dernière. Le plus beau c’est Chérie FM avec une progression à structure comparable de 16.8% et pour Rire & Chansons de 14.1. Au global, cela veut dire pour le groupe, et c’est ça le plus intéressant, c’est que l’an dernier nous avions une audience de 12 640 000. Nous progressons en audience de 9.7% et nous passons à 13 869 000. La moitié de cette progression est générée par la prise en compte des 13-14 ans, tandis que l’autre moitié c’est de la croissance organique liée à la qualité des programmes des quatre stations. Je précise que notre demande est de prendre en compte les 11-14 ans, qui représentent 5 à 600 000 auditeurs supplémentaires qui restent à officialiser car nous les avons, nous le savons.

RA : Est-ce que cela signifie que la prochaine étape sera d’engager au sein du Comité Radio de Médiamétrie une réflexion sur la prise en compte des 11-14 ans ?
PJB : Voire même plus jeunes, dès 9 ans, puisque certains pays européens sont passés de 12 à 9 ans. Aujourd’hui la moyenne des pays européens se situe soit à 9, soit à 12 ans, et nous voudrions que l’audience soit prise en compte dès 9 ans.

RA : Pensez-vous que le Comité Radio soit prêt à aller jusque là ?
PJB : Nous ne savons pas, mais il y a deux ans, lorsque le Comité Radio avait fait la première « mesure » sur les 11 et plus qui ne pouvait pas être divulguée car le règlement nous obligeait qu’à ne parler des 15 ans et plus, nous avions bon espoir. Deux ans après les choses sont là.

RA : Pierre Bellanger a salué les résultats d’NRJ, ce qui veut dire qu’ont peut rester concurrents tout en oeuvrant dans un intérêt commun ?
PJB : Bien sûr, d’ailleurs sur la prise en compte des audiences jeunes, je pense que Skyrock et NRJ ont exactement le même combat.

RA : Au delà des chiffres, nous vivons aujourd’hui une révolution dans le paysage français puisque pour la première fois une radio musicale est leader. Est-ce que cela signifie que la radio généraliste est définitivement en déclin ?
PJB : Je pense qu’il ne faut pas opposer les stations musicales et les stations généralistes, mais les stations généralistes et les stations thématiques. Je rappelle qu’avec 135 journalistes, nous avons plus de journalistes que RTL, donc quand on discute sur l’information parlée versus l’information écoutée, comme nous avons plus de journalistes, on se poser des questions sur la nature de l’information parlée. Ce qui est le plus important, c’est que la radio tout venant, tout azimuths qui traite de tout, est certainement promise à un déclin irrésistible. L’expression n’est pas de moi mais de Maurice Lévy. Je crois que l’avenir est à la spécialisation, à la thématisation, à l’adaptation aux besoins des auditeurs, et que seules des radios thématiques, qu’elles parlent de sport, d’économie ou de musique permet d’y répondre.

RA : Vous parliez de la proximité. Vous avez développé des programmes locaux sur des tranches exposées, est-ce une stratégie que vous allez poursuivre, voire accentuer ?
PJB : Tout à fait. Notre politique éditoriale est une politique de double notion proximité : proximité culturelle et proximité géographique. La couverture des territoires locaux est très importante pour nous.

RA : Ce qui veut dire que vous allez développer davantage les heures des programmes locaux ?
PJB : Ceci nécessite l’autorisation préalable du CSA. Nous sommes prêts, en fonction des conditions économiques, à réfléchir à ce genre de choses, encore faut il qu’il y ait un cadre réglementaire définit par le CSA préalablement à la réflexion, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Nous sommes au maximum de nos décrochages locaux.

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