Radio 6 – Mise en place de faisceaux hertziens IP Data

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C’est un projet dont la première pierre a été posée il y a plus de quatre ans qui vient de s’achever : Radio 6 achemine désormais l’audio à ses émetteurs en utilisant un réseau de faisceaux hertziens IP Data. Ce projet a débuté en mai 2005 quand la station décide de changer la liaison 8.5 GHZ reliant le CDM de Calais à l’émetteur de Boulogne. Cette liaison, mise en service en 1999 n’est plus viable, principalement en raison du développement immobilier sur les 33 km séparant les deux points et un bilan radio ne permettant plus d’assurer la bonne diffusion de Radio 6 sur son émetteur Boulonnais. A cette époque, Radio 6 vient d’obtenir l’autorisation d’émettre à Hesdin et décide d’utiliser ce site pour démarrer une série de tests avec des codecs IP et de simples liaisons ADSL. Durant plusieurs semaines, le signal est acheminé avec des boitiers STL-IP et de nombreuses modifications ont lieu tant sur le réseau que sur le firmware du codec. Rapidement, la fréquence de Boulogne-sur-mer intègre le dispositif, mais avec un bémol : le site d’émission est trop éloigné du central France télécom pour que les codecs IP soient disposés directement sur site. Radio 6 disposant d’un studio dans Boulogne-sur-Mer, la liaison IP est acheminée jusqu’au studio et les 6 derniers kilomètres sont établis par faisceau hertzien. Radio 6 envisage alors d’adapter un réseau de faisceaux hertziens pour transporter les flux provenant des STL-IP.

« C’est la mission que j’ai tenté de mener à bien, en y passant du temps dès que cela était possible, ce qui a donné lieu cette année à la mise en service définitive de notre réseau Data », a expliqué à RadioActu Nicolas Véniel, directeur technique et coordinateur des antennes de Radio 6. A la fin de l’année 2008, la station doit mettre en service 2 nouveaux émetteurs, soit un total de 5 fréquences et la date de la NEVA est arrêtée pour terminer définitivement le chantier HF. « Au final, nous avons arrêté une marque de faisceaux pour utiliser nos STL-IP, une société avec laquelle nous avons signé un accord commercial portant sur l’ensemble du réseau, sur la mise à disposition sous 24 heures de pièces détachées en cas de problème, et l’installation du matériel. Des pylônes dédiés à l’utilisation des faisceaux hertziens ont été installés sur certains sites pour une sécurité totale et au final, lors de la NEVA fin 2008, l’ensemble du réseau Data a été opérationnel », ajoute Nicolas Véniel. Depuis son déploiement, le système se comporte parfaitement et transporte des flux linéaires de 1536 Kbp/s par départ. Cette solution permet de numériser au CDM en numérique (AES/EBU) et de conserver ce format jusqu’au traitement de signal côté émetteur. Cela permet également d’éliminer les problèmes « d’artifacts » liés à la compression audio et d’imaginer des solutions qui jusque là, étaient impossibles à mettre en oeuvre par liaison louée PTT, ADSL ou satellite. Chaque faisceau est capable de transporter de 4 à 48 Mbp/s selon son paramétrage et son utilisation. Le premier faisceau transportant à lui seul l’ensemble des départs, ce faisceau est doublé en N1+1 afin qu’en cas de panne, il n’y ait aucune interruption du service.

« Dernièrement nous avons paramétré les dernières applications basées IP et utilisant le réseau de faisceaux hertziens, qui faut-il le rappeler est bi-directionnel, ce qui nous permet d’opérer une supervision de chaque émetteur, d’avoir une remontée d’alarme, de paramétrer les traitements de signal à distance, d’avoir des caméras de surveillance et bien d’autres choses encore. Nous avons aussi développé la partie logicielle permettant d’interroger les émetteurs sur tous les paramètres existants via leur interface RS232. Enfin, les délais sont très stables sur l’ensemble du réseau, ce qui permet de synchroniser chaque flux, on peut écouter Radio 6 de Dunkerque à Hesdin sans aucun décalage audio lors du basculement RDS. Pour notre radio, et jusqu’à une dizaine de fréquences, cette technologie reste la solution la plus adaptée », précise Nicolas Véniel, ajoutant que la brique logicielle des données associées pour alimenter le RDS avec le titre des sons diffusés à l’antenne est encore en cours de développement, « mais maintenant que les tuyaux sont là, nous allons les utiliser ». Par ailleurs, cette technologie est totalement compatible avec la radio numérique. « Nous ne changerons rien sur la partie transport de signal le moment venu », a indiqué Nicolas Véniel.


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