Radio France – Jean-Luc Hees réaffirme ses ambitions pour Le Mouv’ (audio)

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Jean-Luc Hees a été auditionné le 14 décembre dernier par la Commission des Affaires Culturelles et de l’Éducation de l’Assemblée Nationale. Jean-Luc Hess a expliqué avoir mis en place un comité éditorial réunissant les directions des différentes stations afin d' »essayer d’harmoniser les choses, et de donner un esprit de groupe à cette maison ». Le PDG de Radio France a dressé un bilan globalement positif de l’audience du groupe public expliquant que « toutes les antennes de la maison ont progressé au cours de l’année écoulée ». Il a ajouté que « le plus spectaculaire étant probablement France Info. Cette station a gagné 500 000 auditeurs, ce qui est l’un des meilleurs résultats sur le marché de la radio ». Jean-Luc Hees s’est dit optimiste sur l’état du marché de la radio, avec une audience quotidienne de plus de 43 millions d’auditeurs. « De mon point de vue, ce n’est pas une industrie en crise, même si les modes de consommations de la radio évoluent beaucoup et que nous veillons particulièrement à accompagner ce mouvement qui ne va pas s’interrompre, bien au contraire ». Jean-Luc Hees a indiqué que France Inter « a enregistré ses meilleurs résultats depuis plusieurs années. C’est un sujet de satisfaction car le marché est très compétitif ».

Jean-Luc Hees a souligné les spécificités de France Culture, « une radio très particulière qui a un vrai socle qui n’est pas très fluctuant », selon le PDG de Radio France. « C’est une antenne dont l’accès est de plus en plus facile, de plus en plus compréhensible. Les options qui ont été retenues me semblent être les bonnes pour continuer à développer cet accès ». Au coeur des attentions de Jean-Luc Hees, le réseau France Bleu, qui s’est doté de deux nouvelles stations sous sa présidence, constitue « un axe de développement essentiel pour Radio France ». Jean-Luc Hees entend poursuivre l’extension de France, « qui pour l’instant ne couvre que les 3/4 du territoire », a-t-il souligné. « C’est un exercice ambitieux et difficile car la ressource en termes de fréquences s’est raréfiée, mais nous souhaitons que ce service de France Bleu que je considère comme indispensable continue de se développer », a estimé Jean-Luc Hees, indiquant que la 44ème station locale de France Bleu verrait le jour fin 2012 à Saint-Étienne.

En revanche, Jean-Luc Hees a admis avoir « deux petits soucis » sur France Musique et Le Mouv’. Concernant France Musique, le PDG de Radio France a ouvertement taclé Radio Classique, qui, avec un réseau de 83 fréquences, devance la station publique et ses 492 émetteurs. Radio Classique est créditée d’une audience cumulée de 1.9% contre 1.4% pour France Musique. « Il y a un pari difficile sur France Musique parce que nous avons un cahier des charges qui n’est pas celui d’autres stations musicales : il s’agit de respecter totalement l’intégrité culturelle de cette chaîne », a expliqué Jean-Luc Hees. « On n’offre pas les 500 meilleurs titres du classique pour gagner des auditeurs. Nous avons une autre mission, qui est de satisfaire les mélomanes, de les respecter et de faire la pédagogie de la musique, ce qui est un peu plus compliqué que de passer les premiers mouvements des symphonies les plus connues du monde », a-t-il ajouté, jetant un pavé dans le jardin de Radio Classique. « Malgré cette difficulté, il semble que l’on puisse améliorer l’audience, ce qui est notre action prioritaire. Sur ce plan là, nous avons cherché assez longtemps sans trouver la solution. Et puis, depuis le printemps dernier, nous avons décidé de davantage de discuter avec les équipes de France Musique, avec les producteurs, avec une espèce de slogan qui est le mien : « il ne suffit pas d’aimer la musique pour être producteur à France Musique, il faut également aimer la radio » », a poursuivi Jean-Luc Hees. Il a admis que cette formule avait pu choquer au sein de la station, « mais l’idée c’est de conserver cette expertise musicale et de la mêler le plus harmonieusement possible avec un amour de la radio », a-t-il indiqué.

« Il y a un objet qui m’est cher : c’est Le Mouv' », a poursuivi Jean-Luc Hees, réaffirmant son attachement pour cette station. « J’ai hérité d’une chaîne qui a bientôt 15 ans, et qui est « mal née », c’est-à-dire que, y compris à Toulouse, là où la chaîne a été installée il y a une quinzaine d’années, le taux de notoriété est de 60%, alors que c’est une chaîne qui aurait dû être connue à 100% là où elle est née », a-t-il analysé. Se défendant de vouloir lancer Le Mouv’ dans une course à l’audience avec les stations privées, il a expliqué que « cette antenne n’est pas satisfaisante sur le plan des audiences, mais lorsque l’on parle à une population jeune, est-ce que l’audience est le seul critère de choix ? ». Sur la stratégie qu’il a mis en place avec Le Mouv’, le PDG de Radio France a indiqué qu’il regarde « ce qui ne va pas dans cette machine et on essaie de la mettre au diapason des ambitions que l’on a. Ces ambitions dépassent l’activité de la radio. On constate que la population jeune ne va pas voter, est moyennement informée sur certains sujets vitaux pour l’avenir de ce pays. Notre ambition est de ne pas abandonner ce terrain là en offrant des produits de qualité et intéressants à des gens qui ont entre la post-adolescence et le jeune âge adulte ». Un pari toutefois difficile pour Le Mouv’, dont l’audience a chuté à 0.4%, en dépit de l’ouverture régulière de nouvelles fréquences. « Le Mouv’ est une chaîne sur laquelle nous avons beaucoup investit, y compris financièrement. C’est une chaîne qui était faite de bric et de broc. On a essayé de remettre tout ça en état, en remettant Le Mouv’ à Paris, ce qui n’a pas été simple socialement », a concédé Jean-Luc Hees, soulignant qu’il a « fallu trouver les moyens de financer une grille de programmes et donner les moyens à cette chaîne d’exister sur le plan éditorial ». Toutefois, il s’est dit optimiste pour l’avenir de la station, expliquant avoir « une vraie ambition, mais les choses n’avancent pas à la vitesse où je le souhaiterais. On ne décrète pas le succès, car il est plus facile de lancer une radio, que de relancer une radio qui a 15 ans, mais on y arrivera ».

RadioActu – Audition de Jean-Luc HeesExtraits de l’audition de Jean-Luc Hees – 14/12/2011


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