RadioActu dénonce une tentative d’intimidation de la part du GIE Les Indés Radios

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Le GIE Les Indés Radios a-t-il décidé de réduire RadioActu au silence ? Ce mercredi 30 novembre 2011, deux huissiers accompagnés par les forces de l’ordre se sont présentés dans nos locaux à Paris, à la demande de Jean-Éric Valli, président du groupement. Cette intervention visait à rechercher la traçabilité d’un droit de réponse demandé par le GIE Les Indés Radios, que nous avions pourtant publié le 23 septembre 2011 à la suite d’un article consacré à la défaite judiciaire du GIE Les Indés Radios contre l’un de ses anciens salariés, poursuivi pour diffamation. Dans le jugement de cette affaire, le Tribunal de Grande Instance de Paris avait notamment souligné « le caractère particulièrement autoritaire de la politique menée par le GIE Les Indés Radios » et de Jean-Éric Valli, ainsi que le « climat conflictuel en résultant ». Ce droit de réponse – qui ne remettait pas en cause la véracité des faits rapportés par notre article – a été publié par RadioActu dans les conditions prévues par la loi. La publication de ce droit de réponse avait donné lieu à pas moins de 4 courriers de la part des avocats du GIE Les Indés Radios, qui n’avaient pas rédigé un texte conforme aux dispositions légales, ni apporté la preuve de la qualité de Jean-Éric Valli à agir au nom du GIE.

Aussi, nous sommes en droit de considérer que les moyens déployés par le GIE Les Indés Radios à l’encontre de RadioActu sont totalement disproportionnés et constituent une tentative inacceptable d’intimidation d’un organe de presse. Il faut savoir que cette nouvelle action de Jean-Éric Valli s’inscrit parallèlement à une action en justice qu’il a engagée contre RadioActu pour un article publié le 30 juin 2011, cette fois au nom de Sud Radio Groupe, alors même que cette société n’était pas concernée par cet article. C’est ainsi, que, le 1er juillet dernier, Jean-Éric Valli faisait savoir publiquement par voie de communiqué de presse qu’il avait décidé de porter plainte pour diffamation contre RadioActu, n’hésitant pas dans ce communiqué à faire notre procès avant même que la justice ne soit saisie. En effet, ce communiqué, largement repris et diffusé, était suivi, le 5 juillet 2011, d’un courrier des avocats de Sud Radio Groupe, se contentant curieusement de nous rappeler « les règles de prudence et de bonne foi qui doivent présider à l’élaboration d’un article de presse », et sans évoquer une quelconque action en justice contre RadioActu. Ce n’est que près d’un mois plus tard que RadioActu a été avisé d’une assignation pour diffamation. Nous ne pouvons que nous étonner de cette chronologie, visant à jeter en pâture et à salir publiquement l’honneur et la réputation de RadioActu, alors même qu’aucune plainte n’avait alors été déposée par Jean-Éric Valli.

Dans cette assignation, Jean-Éric Valli et ses avocats n’hésitent pas à mettre gravement en cause l’impartialité du CSA, qui, à la lecture de RadioActu, aurait été amené à ne pas délivrer des autorisations d’émettre à des stations de Sud Radio Groupe. Selon Jean-Éric Valli, le CSA serait « sensible à cette « vox populi » toujours négative que colporte RadioActu ». Plus grave : Sud Radio Groupe accuse RadioActu de « nuire à l’audience des radios éditées par Start », sans apporter la moindre preuve de cette affirmation. Sur la base de ces allégations pour le moins fantaisistes et infondées, Jean-Éric Valli réclame à RadioActu la somme colossale de 290 000 euros de dommages et intérêts. C’est prêter à RadioActu un pouvoir et une influence que Jean-Éric Valli a pourtant toujours dénigré, en omettant systématiquement de convier RadioActu aux différentes conférences de presse du GIE Les Indés Radios, du groupe Start, de Sud Radio Groupe et du SIRTI. Régulièrement contacté par notre rédaction, Jean-Éric Valli refuse depuis plusieurs années de répondre à nos sollicitations, préférant utiliser la voie judiciaire et en utilisant régulièrement l’exercice du droit de réponse pour s’offrir une tribune dans nos colonnes, témoignant tout l’intérêt qu’il semble pourtant porter à notre publication…

C’est ainsi que, en mars 2009, Jean-Éric Valli avait refusé de répondre à des questions précises que nous lui avions posées dans le cadre de la préparation d’un article consacré aux conditions de désignation du nouveau conseil d’administration du GIE Les Indépendants. Après la publication de cet article et après avoir refusé de nous répondre, Jean-Éric Valli avait alors adressé par courriel aux 113 radios du groupement un droit de réponse qu’il annonçait faire publier sur RadioActu, alors même que nous n’en avions pas été avisés, tout en omettant de préciser qu’il avait refusé de répondre à nos questions. Ce mail était accompagné de menaces de poursuites judiciaires à notre encontre, qui n’ont pas été mises à exécution. Jean-Éric Valli savait pourtant pertinemment que nous avions refusé de publier ce droit de réponse car il n’était non seulement pas conforme à la loi, mais qui plus est portait atteinte au droit des tiers, en l’occurrence des 4 anciens administrateurs du GIE qui étaient cités par Jean-Éric Valli. Les anciens articles de RadioActu témoignent que ce dernier n’hésitera pas à préférer l’usage du droit de réponse plutôt que de répondre à nos questions, posées préalablement à la publication d’un article.

En près de 15 ans d’existence, c’est la première et seule fois que RadioActu est traîné en justice en subissant des attaques aussi violentes visant à nous faire taire. RadioActu a toujours eu vocation à être le reflet de la richesse et la diversité de la radio en France et d’offrir à ses lecteurs un espace de liberté et d’expression unique et précieux. Aujourd’hui, à travers RadioActu, c’est à cette liberté que s’attaque Jean-Éric Valli. En tentant de nous asphyxier et en s’en prenant de manière inconsidérée à un site d’information indépendant et considéré par toute la profession, Jean-Éric Valli démontre son mépris de la liberté de la presse. Une attitude d’autant plus cynique et contradictoire qu’elle émane de celui qui a érigé en dogme la liberté d’expression, notamment sur Sud Radio, gratifiée de son slogan « Ouvrez-la ! », affirmant être le défenseur de la liberté de ses auditeurs. Qu’il sache que RadioActu ne se laissera pas intimider par ce harcèlement et ces tentatives inqualifiables de déstabilisation. Nous sommes déterminés à nous battre pour demeurer cette tribune et cet espace de liberté sans égal pour le monde de la radio.

DROIT DE RÉPONSE DU GIE LES INDÉS RADIOS
Après la publication de ce communiqué, les avocats du GIE Les Indés Radios, mandatés par Jean-Éric Valli, ont demandé l’insertion d’un droit de réponse, que nous publions dans son intégralité :

« Votre article du 7 décembre 2011 ainsi chapeauté : « RadioActu dénonce une tentative d’intimidation de la part du GIE Les Indés Radios et une grave atteinte à la liberté de la presse et à la liberté d’expression » constitue en lui-même une nouvelle diffamation des administrateurs du GIE et en particulier de son Président Jean-Eric VALLI.

S’adresser à Justice est un droit fondamental reconnu à tout citoyen majeur et non « une tentative d’intimidation ».

Cette démarche est au contraire la preuve de la bonne foi de celui qui s’en remet à un Juge au lieu de se faire Justice à lui-même comme RADIO ACTU le fait depuis des années et encore ces jours à travers ce dernier pamphlet.
Quant à la liberté de la presse et la liberté d’expression que nous défendons chaque jour, nous sommes effectivement bien placés pour savoir que la Cour Européenne des Droits de l’Homme en pèse chaque jour l’équilibre par rapport au simple respect de la dignité humaine.

Il convient à cet égard d’informer les lecteurs de RADIO ACTU que cette dernière a interdit d’accès au forum « libre antenne » toutes les personnes travaillant aux côtés de Jean-Eric VALLI.

Quant aux « droits de réponse », ils sont ou bien refusés pour des raisons formalistes douteuses, ou bien édités dans des conditions dont la régularité par rapport à la loi mérite d’être effectivement vérifiée par huissier.

Il convient enfin de préciser que l’année dernière une proposition de rencontre amiable a été faite à l’administrateur du site RADIO ACTU afin précisément d’essayer d’éviter le recours à la Justice. Celui-ci a préféré lui opposer une fin de non-recevoir.

Chacun appréciera. »

. : NOTE DE LA RÉDACTION : .
La réponse formulée par le conseil du GIE les Indépendants n’apporte aucun élément contradictoire ou rectificatif à l’article cité.

En effet, si effectivement le fait de saisir la justice est un droit fondamental, il n’en demeure pas moins que le recours aux dispositions de l’article 145 du Nouveau Code de Procédure Civile, qui permet d’obtenir, sans le moindre débat contradictoire, d’une juridiction l’autorisation donnée à un huissier de pénétrer les sources informatiques d’un organe de presse est démesuré par rapport à l’objectif officiellement déclaré.

Tel était le sens de notre article.

En 15 ans d’existence c’est la première fois qu’une telle opération est déclenchée à l’encontre de RadioActu.

À ce propos, nous réitérons que nous avons respecté la loi quant à la publication du droit de réponse qui a servi de prétexte à Jean-Éric Valli et au GIE Les Indés Radios pour déclencher cette opération particulièrement rarissime auprès d’un organe de presse.

De même, le GIE Les Indés Radios croit pouvoir affirmer péremptoirement que RadioActu censurerait de manière arbitraire et discriminatoire « les personnes travaillant aux côtés de Jean-Eric Valli » en leur interdisant l’accès à nos forums. Ces propos calomnieux n’ont aucun sens: comme vous le savez l’accès à notre forum de discussion est anonyme ! Aucune identification n’est possible.

Enfin et s’agissant de la proposition de « rencontre amiable », avec Nicolas Chagny, administrateur de RadioActu, le conseil du GIE les Indés Radios omet de préciser que Jean-Éric Valli avait exigé de venir accompagné de ses avocats.

Dans de telles conditions, il lui a effectivement été opposé une fin de non recevoir.

Le refus de dialogue direct avec RadioActu n’est donc que du seul fait de Jean-Éric Valli qui veut tout judiciariser.

S’il s’agit d’une proposition de rencontre amiable, Jean-Éric Valli peut appeler Nicolas Chagny pour déjeuner, mais sans avocat autour de la table. Dans ces conditions et dans un souci d’apaisement que nous souhaitons, Nicolas Chagny se fera alors un plaisir de répondre positivement à cette invitation.

Depuis 15 ans, RadioActu et son équipe rencontrent en effet régulièrement les professionnels du monde de la radio. Ils se font un devoir de couvrir l’actualité de toutes les radios, à travers notamment les communiqués adressés à la rédaction.

C’est en réalité Jean-Éric Valli qui refuse jusqu’à maintenant et systématiquement à RadioActu tout envoi de communiqué et toute entrée aux conférences de presse des structures qu’il préside ou que ses associés dirigent. C’est ainsi que RadioActu a été boycottée par le GIE les Indés Radios, le groupe Start, Sud Radio, Sud Radio Groupe, le Sirti…

Plutôt que de recourir systématiquement au droit de réponse qui s’impose au Directeur de Publication, quand Jean-Éric Valli acceptera-t-il de répondre aux questions de RadioActu ?


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