RFI – Les syndicats interpellent Nicolas Sarkozy

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Désormais rattachée à la holding Audiovisuel Extérieur de la France (AEF) qui rassemble France 24 et TV5 Monde, RFI va faire l’objet d’un vaste plan social qui va se traduire par la suppression de 206 postes sur un total de 945, la fermeture de 6 rédactions de langues sur 17 (allemand, albanais, polonais, serbo-croate, turc et laotien) ainsi que le licenciement de la moitié du personnel technique et de réalisation. Après une manifestation de soutien à RFI qui avait réuni plusieurs centaines de personnes le 22 janvier dernier à Paris, les personnels de RFI réunis en assemblée générale ce vendredi 13 février avec les syndicats FO, SNJ, SNJ-CGT et SNRT-CGT se sont adressés à Nicolas Sarkozy, Président de la République. Ils lui ont demandé le retrait du plan social qui va frapper RFI. Lui rappelant ses propos du 5 février dernier dans lequels Nicolas Sarkozy expliquait que « tout doit être mis en oeuvre pour sauver des emplois », les personnels de RFI lui demandent de « commencer par donner l’exemple dans les entreprises publiques ». Ils ajoutent que « RFI est actuellement une exception : c’est la seule société de service public où un plan social est en cours ».

« Est-ce vraiment là un signe de modernité pour une entreprise, et à plus forte raison pour une entreprise publique ? », s’interrogent les personnels et les syndicats de RFI, dénonçant le « plan de modernisation » mis en place par la direction de RFI. « Un seul coup de fil de votre part suffit pour préserver l’emploi à RFI. Demandez le retrait du plan social. Vous pouvez le faire. Vous avez l’ardente obligation morale de le faire ! », ajoutent les personnels de la station. Si l’audience de la station reste assez confidentielle en France, il n’en reste pas moins que RFI rassemble, à travers le monde, plus d’auditeurs que RTL, Europe 1, France Inter et France Info réunies, soulignent les personnels de RFI [NDLR : RFI rassemble 45 millions d’auditeurs réguliers]. « RFI est un bel outil au service de la France et de la francophonie. Hélas on est en train de la casser. Cette voix risque de s’étrangler », déplorent le personnel et les syndicats de la station. Par ailleurs, la station internationale vient de faire l’objet d’une recapitalisation à hauteur de 16.9 millions d’euros, correspondant à son déficit sur les trois dernières années.

Dans ce contexte, les personnels et les syndicats se sont émus de « la confusion des genres à grande échelle » pratiqués par les dirigeants de la station. Ainsi, Christine Ockrent, directrice générale déléguée de RFI, est également l’épouse de Bernard Kouchner, Ministre des Affaires Etrangères et cumule ses fonctions avec celles de directrice général de France 24. De même, les syndicats de RFI indiquent que Alain de Pouzilhac, président de la station, est également président de Joagroupe, une société exploitant une vingtaine d’établissements de jeu d’argent en France. « Une société qui plus est à capitaux nord-américains », ajoutent les syndicats. « Alors, nous vous le demandons, Monsieur le Président : n’est ce pas choquant ? », s’interrogent ils. Une rencontre entre les syndicats et Nicolas Sarkozy doit se tenir le 18 février prochain à l’Elysée. Enfin, les salariés de RFI ont révélé que la rémunération mensuelle de Christine Ockrent et de Alain de Pouzilhac s’élèverait à 40 000 euros mensuels chacun. Les salariés de RFI ont également mis en place un blog consacré à la crise que traverse leur station (rfiriposte.wordpress.com).


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