1929 à 1931 – Une naissance difficile

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La tendance à l’internationalisation en Europe pousse la Suisse à s’intéresser aux émetteurs grande puissance et ainsi obtenir 3 fréquences exclusives, une pour chaque langue. Ce nouveau projet convient au centralisme de Radio Zurich qui décide de rejoindre l’URS en été 1928. Les Zurichois se lancent ainsi dans une campagne de promotion de leur projet de réorganisation et déclenchent ainsi un véritable débat national. Radio Berne lance une offensive en s’érigeant en défenseur de la radiodiffusion locale. Elle refuse par ailleurs l’idée d’une société suisse de radiodiffusion unique et de programmes homogènes. La centralisation à l’échelle de la région linguistique commence tout de même à rencontrer un écho plus favorable.

En février 1929, la DGT décide la construction d’un émetteur national puissant dans chaque région linguistique. La Confédération prendra en charge le financement et l’exploitation de toutes les installations techniques. Le principe de régionalisation est définitivement abandonné. Le maintien des coopératives existantes au sein d’une société faîtière est adopté, la fusion en une société unique étant impossible. En septembre 1929 sont définis les statuts de la future Société suisse de Radiodiffusion (SSR). Chaque studio y sera représenté ainsi que la Suisse orientale et le Tessin.

La DGT qui ne veut désormais qu’un seul interlocuteur direct, envisage d’accorder une concession de monopole à la SSR le 11 juin 1930. Les anciennes concessions seront supprimées et remplacées par une concession unique en faveur de la SSR. Les délégués romands et tessinois s’opposent, en vain, à ce principe qu’ils considèrent comme une menace pour l’autonomie des programmes. Par ailleurs, la DGT attribue à la SSR le caractère de service public, la société ne poursuit donc pas un but lucratif. L’autorité concédante se réserve aussi le droit de désigner les agences chargées de fournir les informations pour la diffusion. Les pouvoirs publics feront, en effet, usage de ce droit pendant pas moins de 40 ans. De plus, en cas de prestations insuffisantes ou d’inaptitude à fournir un programme, la DGT se réserve le droit de remplacer les employés de direction notamment ainsi que le personnel chargé d’annoncer les programmes d’émission. Les autorités sont donc bien présentes au sein de la SSR, mais elles renoncent tout de même à la majorité au sein du comité de direction. Le but est donc atteint pour la DGT qui visait une centralisation de la radiodiffusion lui permettant un plus grand contrôle des programmes et une plus grande influence. La répartition du produit de la redevance s’effectuera de la manière la plus équitable entre les 6 studios de la SSR. La Suisse alémanique en recevant la moitié, la Suisse romande le tiers et le Tessin un sixième. La concession unique entre en vigueur le 1er mars 1931, la SSR est fondée le 24 février 1931.


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