SNJ CGT – La situation des intermittents à Radio France et RFI

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Dans ce courrier adressé à Bernard Gourinchas président de l’Association des Employeurs du Service Public de l’Audiovisuel (AESPA), l’Union des sections SNJ CGT de l’audiovisuel public estime que 4 mois après la remise de ce rapport, « les directions des entreprises publiques font comme [s’il] n’avait jamais existé ». Ce rapport avait été commandé par Jean-Jacques Aillagon, alors Ministre de la Culture et de la Communication, en juillet 2003. Ce rapport faisait notamment état « des abus dont les entreprises de l’audiovisuel public seraient coutumières dans l’utilisation de l’intermittence » et reprenait la position de la Délégation Interministérielle à la Lutte contre le travail illégal qui qualifie d' »usage de faux statuts susceptibles de pénalité le recours abusif à des CDD d’usage pour des emplois représentant en réalité un caractère permanent à temps complet ou à temps partiel ».

Rappelant que le rapport Gourinchas préconisait une négociation de la réduction du recours à l’intermittence et l’établissement d’un calendrier de mise en oeuvre de ces mesures, le SNJ CGT explique aujourd’hui que ses sections syndicales de Radio France et de RFI ont demandé à leurs directions « l’ouverture de négociations en vue de requalifier les CDD illégaux ». Cette demande intervient après un colloque consacré à ce thème qui s’est déroulé fin avril à l’Assemblée Nationale. « Nous nous sommes en effet aperçus, après avoir réuni plus d’une centaine de journalistes précaires permanents de ces deux sociétés et étudié des centaines de contrats, que Radio France et RFI abusent en toute illégalité de CDD irréguliers qui placent des dizaines de journalistes en situation de CDI, sans parler des entorses quotidiennes à la législation sur la durée du travail », explique le SNJ CGT. Selon le rapport Gourinchas, la direction de RFI aurait reconnu employer 71% d’intermittents, dont des journalistes titulaires de la carte professionnelle, déclarés comme intermittents, « faisant ainsi payer en toute irrégularité aux Assedic les jours non travaillés, creusant ainsi encore plus le déficit de ce régime », poursuit le SNJ CGT.

« Cette situation de précarité forcée pour les journalistes de RFI est d’autant plus inacceptable que la majeure partie d’entre eux sont étrangers, certains pourraient même obtenir le statut de réfugié politique, et que leur carte de séjour dépend de leur collaboration dans cette société », explique le syndicat qui souhaite que le Rapport Gourinchas soit suivi d’effets. L’Union des sections SNJ CGT de l’audiovisuel public demande à Bernard Gourinchas « d’agir pour que s’ouvrent au plus vite dans tout l’Audiovisuel public des négociations pour résorber la précarité, et notamment avec les Directions de RFI et de Radio France ». Selon le syndicat, les 10% de précarité préconisés dans le rapport pour les société de l’audiovisuel public sont « un objectif raisonnable et acceptable, tant par les entreprises que par les syndicats ».


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